Enfants autistes et trisomiques: au coeur du Centre Ndossi et Akomgha de Libreville, fruit d’un partenariat maroco-gabonais

Accompagnement d'un patient du Centre Ndossi et Akomgha de Libreville.

Le 31/05/2024 à 10h55

VidéoDu 27 mai courant au 1er juin, l’association «Gravir les montagnes» organise à Libreville le Salon international de l’autisme afin de faire découvrir «l’accompagnement pragmatique et efficient en Afrique» d’enfants autistes et trisomiques. Le360 Afrique vous fait découvrir le Centre national Ndossi et Akomgha, fruit de la coopération entre le Gabon et le Maroc qui en a assuré le financement, et qui reçoit les enfants souffrant de telles affections liées au développement du cerveau.

Sans environnement adapté, les personnes autistes se referment chaque jour davantage dans leur exil intérieur. C’est pour répondre à une forte demande sociale des parents d’enfants autistes et trisomiques que le Gabon, avec l’appui inestimable du Royaume du Maroc, s’est doté depuis bientôt deux ans d’une structure moderne, le Centre national Ndossi et Akomgha.

Cet établissement, inauguré en juillet 2023, offre une gamme complète de services, comprenant des programmes d’éducation spécialisée, des thérapies adaptées, un soutien psychologique. «L’enfant chez qui un pédiatre soupçonne un cas d’autisme vient au centre. L’autisme n’est pas une maladie mais un handicap décelé après examens et évaluations. En dehors du bâtiment, le Maroc nous offre régulièrement des formations adaptées. Et tout ce que vous voyez dans les salles de classe nous a été offert par le Maroc», se souligne Marielle Nzong Ndong, directeur du Centre national Ndossi et Akomgah.

Raphaël, 13 ans, fait partie de la soixantaine d’enfants que le centre Ndossi encadre. Diagnostiqué autiste à l’âge de 3 ans, l’enfant a fait d’énormes progrès dans l’assimilation. «Il s’est beaucoup amélioré au niveau du langage et de la vie quotidienne. Et il s’exprime très bien», selon Sheryl Sahara Sambou, l’assistante scolaire de Raphaël.

L’accès au langage et à la socialisation implique ces professionnels mais aussi tout l’entourage du jeune, sa famille, ses proches, ses enseignants. Il suppose des articulations étroites entre ses différents milieux de vie. Présidente de l’association Bull d’auxiliaire de vie scolaire (AVS), Léa Reteno, a été invitée par les organisateurs du salon international de l’autisme pour partager son expérience du suivi des enfants atteints d’autisme sévère. «En premier lieu, il faut travailler sur les troubles du comportement de l’enfant, un phénomène très compliqué surtout lorsqu’il s’agit d’enfants en situation de handicap. Mais c’est possible. Tout doucement en passant du temps avec l’enfant, il faut attirer son attention sur ce qu’il aime. Au fur et à mesure, on rentre dans l’apprentissage», a-t-elle détaillé.

Jocelyne Pambo est docteur en sciences de l’éducation, basée en France, elle est à Libreville pour animer des ateliers scientifiques sur l’autisme et former les formateurs pour une meilleure prise en charge des enfants qui présentent les troubles du comportement caractérisés par des pics de colère et de violence. «Quand il est violent, la première chose à faire c’est de protéger l’enfant et se protéger soi-même... L’idéal serait de le laisser terminer sa crise tout en protégeant l’environnement. Les familles connaissent les enfants mieux que les professionnels et savent combien de temps la crise peut durer», explique-t-elle.

Selon les éducateurs du centre Ndossi, dont la plupart ont été formés au Maroc, l’élève présentant des troubles du spectre de l’autisme manifeste des difficultés dans les interactions sociales, la communication orale, la compréhension des consignes et des situations sociales. Une stimulation précoce et une prise en charge adaptée permettent d’atténuer ces difficultés.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 31/05/2024 à 10h55