Le 17 mars 2024, un jeune homme de 26 ans tue puis décapite son père parce que celui-ci ne parvenait pas à satisfaire sa faim. L’horrible scène s’était déroulée à Mbouda, une localité située dans la région de l’ouest Camerounais à 321 kilomètres de la capitale Yaoundé.
Un mois auparavant, un adolescent âgé seulement de 16 ans a été appréhendé à Garoua, dans la région du Nord, pour le meurtre de son père, tué à coups de hache.
Quelques mois plus tôt, le jeune Belinga Serge, 18 ans, ôtait la vie à son père adoptif au quartier Nkolndongo à Yaoundé. L’élève en classe de terminal avait également usé d’une hache avec laquelle il avait frappé sur la nuque de la victime.
Le 6 avril 2024, un jeune homme assassinait sa propre mère, la décapitait, dissimulait les restes dans deux valises avant de jeter le contenu dans un cours d’eau au quartier Damas à Yaoundé. Six mois auparavant le même jeune homme avait tué sa grand-mère par strangulation, la mère de sa défunte génitrice.
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Plusieurs cas de cette ampleur sont connus dans presque toutes les régions au Cameroun. Ce qui laisse penser à plusieurs observateurs que les valeurs de la société camerounaise se sont fortement dégradées ces dernières années.
Une dérive favorisée par certains parents qui se détournent de plus en plus de leur devoir d’éduquer leurs enfants. Un citoyen nous l’a dit en ces termes: «Comment voulez-vous que les enfants aient une bonne éducation lorsque les parents eux-mêmes ne sont pas responsables? Certains parents sortent le matin, ne reviennent que tard dans la nuit sans prendre le temps de bien observer leurs enfants. C’est pour cette raison que la grande criminalité s’est développée».
Un autre de soutenir que c’est la complaisance dont certains parents font montre qui favorise la délinquence juvénile. «Certains parents n’admettent jamais que leurs enfants commettent des bêtises et sont prêts à les soutenir à tort ou à raison. Ce qui renforce la rébellion chez ces jeunes naïfs», a-t-il ajouté.
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De nombreux sociologues et psychologues estiment que pour sortir de cette spirale, la société a intérêt à revenir à ces anciennes valeurs. Bell Géneviève Fabiola est psychologue clinicienne en service dans une Organisation Non Gouvernementale livre ses observations: «L’éducation africaine est communautaire, donc à la vieille époque, l’enfant appartenait à la communauté et non à un individu, rendant son éducation plus solide parce qu’il était réprimé par tous les membres de cette communauté chaque fois qu’il commettait une bavure. Ce n’est plus la cas de nos jours».