Du 3 au 5 juin, la Cité des Ailes à Libreville a abrité la 6ème édition du marché saisonnier du G6. Il s’agit désormais d’un classique annuel dont la vocation est d’encourager les initiatives culturelles et d’encourager le savoir-faire local des forces vives de la 6ème province du Gabon. De plus en plus, l’événement mobilise les exposants et les artisans venus d’autres régions du pays.
«C’est un instant convivial où chacun d’entre nous peut venir s’exprimer. C’est le moment où chaque Ogivin se retrouve en famille. Pour cette édition, nous sommes plus de 400 exposants», s’est réjoui Marie Nadège Edjébadi, présidente de l’Association des femmes engagées du G6.
Quatre cents exposants figurent donc parmi les professionnels de l’artisanat ou de la gastronomie qui sont au rendez-vous. C’est le cas de Nzigou, la quarantaine révolue, qui tient un barbecue de gibier: «Je vous demande de venir. On a du sanglier braisé et assaisonné dans son jus. Il est mariné avec du sel et du poivre. On mange ça avec du manioc, du riz et de la banane plantin», lance-t-il en direction de la foule.
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Une foule d’usagers de tous les âges et de tous les horizons déjà envoûtée par les saveurs du cru comme la bonne vielle purée de maïs préparée au feu de bois par la sexagénaire Louisette Sawé.
Cette recette a traversé les générations en pays Kota dans l’Ogooué Ivindo nous dit-elle. «Au moment de la récolte du maïs entre décembre et janvier, les femmes vont au champ, cueillent leur maïs, pilent les graines et les filtre pour en récolter le jus qu’elles font bouillir. Et c’est cette bouillie qui est servie aux sages du village».
Cette purée de maïs a plusieurs vertus, elle est réputé aphrodisiaque. Le marché saisonnier du G6 est un projet ambitieux qui entend servir de modèle au reste du pays en rassemblant les populations de l’Ogooué Ivindo et d’ailleurs, autour d’un idéal: «Le Gabon d’hier, d’aujourd’hui et de demain». Donner les moyens et un espace de vie de création à la population pour mieux s’exprimer, se retrouver, échanger et véhiculer des valeurs communes liées à la culture et aux traditions gabonaises.
Pour Stevy Ovome l’un des habitués de ce mini-festival: «Une partie de notre jeunesse est en manque de repères, c’est donc l’occasion de la ressembler et de la ressourcer».