Après un mois de janvier relativement doux, la capitale gabonaise s’est retrouvée, début février sous l’emprise d’une étouffante chaleur. De jour comme de nuit, les températures oscillent entre 30 et 32°C, voire 40°C. Du jamais vu. Pour Yannick, agent public de l’État, cette situation alerte sur les agressions de l’homme contre la nature, qui sont à l’origine du changement climatique.
«Nous ne sommes plus en harmonie avec la nature. A son tour, elle manifeste son mécontentement. Respectons tout simplement la nature et le reste suivra», professe-t-il.
Une vague de chaleur qui soulève des questions relatives aux mesures urgentes à prendre pour soulager les populations face au dérèglement du climat amplifié par des émissions à effet de gaz.
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Léone et Corine, deux commerçantes trentenaires, assimilent cette saison à un véritable «enfer» sur terre. «Le pire, c’est qu’il y a des coupures incessantes qui s’ajoutent à la chaleur. Nous nous dirigeons vers le mois de mars censé être une période de pluies, mais il y en a presque pas», s’alarme Léone, et à Corine d’ajouter: «Je suis obligée de m’habiller en décollecté tellement il fait chaud. Même à la maison la climatisation ne donne rien, encore moins le ventilateur».
Dans la rue, comme dans les services publics ou privés, c’est la même galère. Le Gabonais suffoque et vit le drame des délestages d’électricité en silence. «Les coupures de courant peuvent commencer à 9 heures du matin et durer jusqu’à midi. Et ça nous pénalise et nous fait perdre les clients», se plaint, Bernard, propriétaire d’un salon de coiffure au quartier Charbonnages.
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Responsable de la fourniture d’électricité à l’échelle nationale, la SEEG avait averti, le 17 février, la population du Grand Libreville de la possibilité de délestages systématiques en cas d’intempéries.
Mais la communication de la société d’énergie du Gabon ne semble pas avoir prévu des réparations pour les victimes de ses propres défaillances techniques. «Quand il y a délestage, nous sommes affectés par la chaleur. J’ai enregistré la perte de plusieurs appareils électroménagers: machine à laver, climatiseur...», déclare Samuel Moufouti.
Au même titre que des milliers d’autres usagers de la SEEG, victimes des conséquences de ces délestages, le vieux retraité se demande comment se faire dédommager dans le contexte actuel?