Alain Moussavou opère dans la location-vente de maisons et de terrains. Il officie à proximité de l’ancien cinéma d’Akébé à Libreville. «La location d’une maison, nous prenons selon les conditions fixées par le bailleur un mois d’avance plus un mois de location. Pour notre rémunération, nous demandons la moitié du prix du loyer, une somme qui reste négociable», explique-t-il. Un loyer moyen d’un studio avec une chambre, un salon et cuisine, est de 150.000 francs CFA à Libreville.
La méthode la plus fréquente des agents immobiliers ou des démarcheurs consiste à harponner le potentiel locataire en lui proposant une maison séduisante, cédée à un loyer alléchant. L’annonce est souvent assortie de belles photos et d’une description précise et soignée du bien immobilier, bref tout pour faire rêver, en tout cas sur le papier!
Grâce Mbadjina en garde pourtant un mauvais souvenir. «Les photos des maisons publiées ne correspondent pas à la réalité. La plupart du temps, ce sont des arnaqueurs. Mais il s’en trouvent qui sont sérieux», affirme la jeune étudiante.
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La réputation d’arnaque dans l’immobilier précède souvent la bonne foi de quelques opérateurs qui s’y investissent avec honnêteté. Mais exercer à ciel ouvert, sans locaux, avec des pancartes de fortune pour moyens d’attirer la clientèle, ne leur donnent pas une once de crédibilité.
Au quartier Akébé ville, assis devant une maison, Aude Joseph avec un téléphone vissé à l’oreille pour répondre aux appels des clients, se défend d’exercer dans l’informel. «Je ne suis pas dans l’informel. Je suis agent immobilier. J’avais des bureaux ici qui ont été détruits suite à une descente de la mairie. Depuis ce jour, je n’ai plus de bureau. Je suis en train de me reconstruire. En cas de malentendu entre un agent immobilier et un client, ou si l’agent immobilier ne fournit pas le service pour lequel il a été payé, c’est d’ordre juridique intervient. Généralement ça se règle dans les commissariats», précise celui qui souhaite avoir de nouveaux bureaux.
Jean Noé, propriétaire depuis une dizaine d’années, appelle l’État à mettre de l’ordre dans le marché de l’immobilier informel. «C’est vrai qu’ils rendent service, mais dans l’informel, d’où la méfiance. Nous souhaiterions que l’État accompagne les promoteurs de ces initiatives», avance-t-il.
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En dehors des pancartes, opèrent également des agences immobilières légales. Celles-là ne sont à la portée que certains privilégiés. Généralement, ce sont les expatriés prêts à arracher à prix d’o, des appartements de haut standing qui ont recours à ces agents immobiliers. Nous avons tenté par tous les moyens d’échanger avec certains magnats de l’immobilier à Libreville pour comprendre leur fonctionnement. Mais nos démarches sont restées sans suite.
D’après quelques indiscrétions obtenues d’un démarcheur d’agence qui a requis l’anonymat, la commission pour les agences immobilières s’élève à 100% du prix du loyer et les propriétaires qui leur confient leurs logements leur payent 6 à 8% de frais de gérance. Les autres charges qui incombent au locataire sont la caution qui est égale au montant du loyer et une avance de six à dix mois, voire ou plus, de loyer à payer avant l’occupation des lieux.