Guinée: d’économiste à dessinateur, de chômeur à fabricant de meubles...les péripéties de Mawyatou Barry

Barry, de dessinateur à entrepreneur.

Le 17/08/2024 à 11h05

VidéoDiplômé d’économie et de fiance, Mawyatou Barry aimait dessiner au point d’en faire son métier, un job qui ne rapportait pas gros. Jusqu’au jour où il a eu besoin d’un lit...

Thierno Mawyatou Barry, 25 ans, est auteur d’un parcours atypique. Une passion d’abord pour le dessin et puis, guidé par la raison, il amorce une reconversion réussie vers la fabrication de meubles. Et ça marche.

Ingénieux et audacieux, Mawyatou Barry, sans le savoir, se découvre un talent, le dessin. «Au début, le dessin est venu comme ça. Après mes études en 2016, je suis revenu à la maison. Avec les amis, dans le groupe Whatsapp, je me suis amusé à dessiner les membres du groupe. Chaque dessin étonnait les gens parce que chaque copie ressemblait à la personne ciblée. Certains ont mis sur les dessins sur leur story, et c’est parti».

Diplômé de l’une des plus prestigieuses universités privées du pays, il y a 8 ans, en économie et finance, Mawyatou a une petite idée! Et s’il faisait payer ses services? La demande est bien là et le prix avec.

«Finalement un jour quelqu’un m’a appelé et a passé commande pour un portrait d’une de ses copines, contre lequel j’ai été payé», confie Mawyatou Barry.

Avec les dessins malheureusement, les contrats ne pleuvent pas. Il faut donc jongler avec un semblant de chômage. Du coup, les revenus maigres poussent le jeune Mawyatou à faire preuve d’ingéniosité. «Il fut un temps, je ne travaillais pas. Et durant cette période je voulais m’acheter un lit. Je suis allé sur internet. J’ai alors décidé de faire mon propre lit», explique -t-il.

Aujourd’hui, les commandes se font en ligne et sont abondantes. Pour espérer obtenir un lit, il faut commander un mois à l’avance. A près de 800 euros l’ensemble, c’est nettement moins cher que nombre d’articles sur le marché guinéen souvent importés, Mawyatou écoule ses produits comme de petits pains.

Malgré cette réussite, son amour pour le dessin ne l’a aussi jamais quitté. Peut-être plus assez de temps pour faire des portraits. Mais, dans son salon, ses dernière créations sont encore là, comme pour rappeler son parcours atypique.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 17/08/2024 à 11h05