Guinée: les artiste peintres traditionnels se reconvertissent au graffiti

Un artiste peintre guinéen.

Le 17/12/2023 à 13h03

VidéoEn Guinée, être artiste peintre est loin d’être facile. Ils, ces artistes, rêvent de recouvrir la capitale guinéenne de beaux dessins, marquées de couleurs vives et belles. Et pour l’instant, ils sont loin du compte.

Artiste peintre, est un métier que découvrent, tous les jours, de nombreux Guinéens grâce à des tableaux ou des dessins peints sur les façades des bâtiments. Souvent, sortis de l’école nationale des beaux-arts de Guinée, ces peintres doublés d’artistes cherchent à s’adapter au marché local, des reconversions inattendues, confie Mohamed Touré: «J’ai commencé à peindre depuis l’enfance. Et par chance lorsque j’ai eu mon bac, on m’a orienté vers l’école des beaux-arts de Dubreka. C’est là-bas que j’ai étudié durant cinq ans la peinture. Il y a deux ans, je me suis lancé dans le graffiti».

A travers ce métier devenu passion, ils s’assignent une mission, celle de parler de la Guinée au Guinéens à travers de belles œuvres ! Des productions artistiques derrières lesquelles se cachent souvent de nombreuses difficultés.

Mais pour ces artistes, la plus belle arme, ce n’est pas que le pinceau, c’est aussi la passion «Actuellement, on essaie de sensibiliser et de parler des problèmes de notre pays. Avec seulement de la peinture, même les personnes illettrées peuvent comprendre». Sur cette façade, d’une dizaine de mètres de hauteur, Mohamed Touré réalise une œuvre. Mory Kanté, célèbre musicien guinéen, immortalisé. C’est devenu en quelques temps, sa routine, son principal job. Débarqué en Guinée il y a cinq ou six ans, peu connu, le graffiti peine à le nourrir.

Des difficultés nombreuses mais loin de pouvoir décourager Mohamed Touré et ses camarades qui aujourd’hui vivent de projets qui varient souvent entre 100 euros par personnes à 2.000 euros. Ces hommes passionnés de peinture et du beau rêvent de plus d’espace pour parler, sensibiliser ou peut-être crier leur révolte. Marquer leur amour. Pour l’instant Conakry semble loin de pouvoir les offrir toutes ces conditions. Quoi qu’il en soit, par passion ou défaut de choix, ces artistes peintres se content de peu … pour faire beaucoup !

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 17/12/2023 à 13h03