«J’habite derrière la prison, à gauche tu as la boutique du Malien» ou encore «Je suis derrière l’hôpital sur la route pavée non loin du transformateur…», ces quelques indications traduisent toute la difficulté de s’orienter dans la capitale Gabonaise. La ville n’a pas une toponymie fiable, malgré de timides tentatives d’adressage engagé par la mairie centrale de Libreville et une intense campagne de communication lancée entre 2012 et 2015.
Les appellations de grands axes ou des rues sont associées aux noms de commerçants ouest-africains et s’imposent face aux noms officiels des sites historiques de la ville.
Face à cette situation, les tensions sont légion entre usagers et transporteurs urbains. «Lorsque vous prenez le taxi pour derrière la prison. Une fois sur place, dans sa compréhension vous devez descendre net au carrefour. Parce qu’Il n’y a pas précision sur les routes, ça créé des tensions entre les clients et les chauffeurs de taxi», explique Mamadou, usager de la route.
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Alors, trouver un commerce, un médecin ou une pharmacie en urgence, un restaurant, une administration ou un domicile privé, demande de la patience dans une ville comme Libreville confrontée à de sérieux problèmes d’urbanisation et où l’habitat spontané est très répandu.
Pour Stanislas, jeune enseignant, la faute revient aux médias et à l’hôtel de ville qui ne valorisent pas suffisamment l’identification des quartiers dans ce labyrinthe urbain.
«Libreville a un sérieux problème d’adresse. À titre d’exemple si vous prenez un taxi pour une destination et pour peu qu’il ne sache où vous voulez aller, il décline l’offre. Mais il y a surtout le fait que les pouvoirs publics et les médias ne communiquent pas sur le plan de la ville pour aider les populations à se déplacer», pense-t-il.
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Dans ces conditions, tourner en rond, se perdre et arriver en retard à des rendez-vous est plus que fréquent.
Nommer les rues et numéroter les parcelles, éditer un plan urbain, affiner la localisation, favoriser l’orientation des secours, des urgences… et le déplacement des étrangers, tels sont pourtant les nobles objectifs visés par le projet d’adressage de Libreville. «Le travail qui a été fait et qui est visible l’a été avec la participation des riverains. Les rues portent les noms des autochtones de Libreville», indique Alain Brice Moussavou Ndembet, agent municipal à la mairie du 3ème arrondissement de Libreville.
Lancé en 2012 par l’ex-maire de Libreville Rose Francine Ossouka Raponda, le projet d’adressage de Libreville semble s’essouffler. Il avait été financièrement soutenu par l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et devait couvrir la dénomination de 3.650 voies de la capitale gabonaise.