Quelque soit l’aire géographique du pays, le rite du mariage dit traditionnel obéit pratiquement aux mêmes étapes dont celle de l’arrivée du futur marié et sa famille pour solliciter solennellement l’union du couple auprès des beaux parents. La dote reste la grande vedette de la cérémonie. Elle est composée des vivres frais, des boissons, des habits et bien évidemment de l’argent liquide.
Pour échanger, communiquer entre elles, chacune des deux familles désigne un représentant. Il s’agit de l’orateur. Ne l’est pas qui veut, mais qui peut. Pour Gaël, enseignant d’histoire-géographie, certains en viennent à perdre leurs facultés. «Dans nos familles aujourd’hui, il est rare de voir les personnes qui soient attachées à leurs valeurs ancestrales... Nous n’allons plus à la quête de notre propre identité», regrette-t-il.
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Gaël est Loumbou, une ethnie du Sud du Gabon. Comme lui, Gabriel pense que la culture gabonaise subit l’influence des valeurs importées. Il reste cependant formel sur le principe de la maitrise de l’art oratoire comme arme de séduction de la famille du futur marié en pays Tumu du Nord du Gabon. «Chez les Tumu, il n’y a pas trop de problèmes, parce que les deux familles se connaissent déjà. C’est un consentement et c’est juste une mise en scène. Mais chaque mot déplacé vaut une amende qui reste symbolique», dit-il.
Pour symbolique qu’elle soit, l’amende est la conséquence des maladresses relevées dans le discours de la famille du prétendant. Selon Chantal, secrétaire de bureau, c’est l’un des moment culte de la cérémonie qui sert juste à entretenir le suspense avant l’acte final du mariage coutumier. «C’est un jeu. Par exemple, pendant la cérémonie on peut faire venir le petit frère de la future mariée en lui donnant une somme d’argent. Et à son tour, il simule un braquage derrière la maison. Bah devant cette situation, il revient au futur marié de dédommager le beau frère», confie-t-elle toute sourire.
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Des anecdotes couplées d’amende qui varient d’une ethnie à une autre avec en toile de fond la mêmes règles de prudence dans les ultimes moments de la cérémonie traditionnelles devant conclure le mariage. Un autre témoignage est celui de Zita, elle est Ndziebi du Sud Gabon. «Les petites filles issues de la même lignée que le futur marié sont aussi des éléments perturbateurs du mariage. L’une d’entre-elle peut ravir la déjà versée dans la corbeille. Et exiger une amende pour faire le chantage au futur marié. Selon la tradition, chez nous la petite fille est la première épouse de l’homme qui demande la main d’une nouvelle femme. Donc surpris en flagrant délit d’adultère, il en payera le prix», explique Zita.
De plus en plus avec le phénomène des mariages mixtes, en contre partie d’une amende à payer par le futur marié et sa famille son orateur est autorisé à parler le français pour faciliter les débats entre les familles. Tout ceci ne reste que des jeux de scène sans impact sur l’issue du mariage coutumier.