Au marché de Sonfonia, à la gare, c’est toujours le même engouement. Et parmi les produits exposés, il y en a un qui vaut de l’or, car devenu rare, le gombo.
Kadiatou Sylla, vendeuse de légume-fruit s’inquiète de la rareté du produit. «Oui c’est vrai, il n’y a pas de gombo. Le produit est devenu cher alors qu’on le cultive ici, ce qui n’est pas normal».
Les détaillants eux aussi, qui habituellement réussissent à vendre leur produit, peinent aujourd’hui à écouler le gombo. Finalement, les conséquences sont énormes, confie Hawa Camara. «Le prix a explosé. Avant, on achetait le sac à 400.000 francs guinéens (1 euro = 9381 francs guinéens) mais maintenant on achète à 600 000 francs guinéens».
Pourtant ce produit est bel et bien cultivé non loin de Conakry. Les quelques agriculteurs interrogés évoquent un problème de saison. Durant la saison sèche, dans les localités où le gombo est produit, se pose souvent un problème d’eau.
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Cette rareté pour un produit qui se mange à toutes les sauces et plats pose problème. Mariam Savané, cultivatrice de gombo, dit comprendre parfaitement la cause de ces hausses. Pour elle, rien de surprenant, car les charges sont devenues difficilement supportables. «Actuellement, ceux qui cultivent le gombo mettent beaucoup d’argent dedans: 5 millions ou 10 millions par moments. Le sac d’engrais aujourd’hui coûte cher, entre 400.000 et 500.000 francs guinéens. Sans compter les autres charges. Après tout ça, obligatoirement, tu es tenu de hausser le prix».
La rareté du gombo sur le marché guinéen est devenue assez fréquente. Pour l’instant, aucun plan des autorités n’est annoncé pour mettre fin à ce problème qui frappe un produit incontournable dans le régime alimentaire du Guinéen.