Le travail du cuir est au Niger plus qu’une filière économique, c’est un legs de sa géographie et de son climat sahélien où se pratique l’élevage, un des premiers fournisseurs d’emplois du pays riche d’un cheptel estimé à plus de 45 millions de têtes, toutes espèces confondues. «Depuis des décennies, le Niger est reconnu mondialement comme pays producteur et exportateur des cuirs et peaux» souligne l’Organisation internationale du travail dans sa présentation de la filière cuirs et peaux du Niger publiée le 29 janvier 2025.
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Ce cheptel représente donc autant de matières premières pour l’industrie du cuir d’où la création en 2004 du Centre des métiers du cuir et art ouvert alors à tous les jeunes de 14 à 35 ans qu’ils soient analphabètes, déscolarisés ou scolarisés.
Abdoulaye Mamadou est de ceux-là et rêve grand après son admission au Centre des métiers du cuir et art, un établissement public qui a pour vocation de les accompagner dans leur insertion professionnelle: «Nous donnons l’opportunité à tous les jeunes nigériens désireux d’embrasser la filière de l’artisanat et de l’artisanat d’art à pouvoir s’inscrire au niveau du Centre des métiers. Nous permettons à ceux qui ont étudié et les non-scolarisés de se spécialiser dans l’un des métiers de l’artisanat», explique Gonimi Amadou directeur général du Centre.
La tannerie, la botterie ou encore la maroquinerie, sont entre autres filières dans lesquelles sont formés ces élèves qui aspirent à un avenir radieux. «Je souhaite devenir un exemple de réussite qui fera la fierté de la communauté. Je transmettrai tout ce que j’apprends à travers cette formation à d’autres jeunes aussi pour qu’on puisse participer activement au développement de notre pays», explique Aminatou Ango, stagiaire.
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Son collègue Yazid Mamane n’en pense pas moins, «je donne le meilleur de moi-même pour apprendre la botterie, et après ma formation de six mois je compte ouvrir mon propre atelier de confection de chaussures.» Après leur formation, ces jeunes sont en effet accompagnés par le service d’insertion du Centre afin de leur faciliter l’accès aux financements pour lancer leurs propre activité.
Selon les chiffres officiels, plus de 900.000 personnes exercent dans le domaine de l’artisanat, secteur qui participe à hauteur de 9,4% dans l formation du PIB.