En Guinée, à l’occasion des fêtes, la mode est désormais aux habits traditionnels. Une tendance saluée par les adeptes du «Consommez guinéen». Désormais, n’importe quelle fête rime avec traditions. Et la Tabaski ne fait pas exception. Mariama Sylla, couturière, a aussi constaté cet engouement. Un enthousiasme qui fait la part belle aux habits traditionnels, «j’ai reçu forêt sacré, kendeli, léppi et aussi le damier qui est également un habit des Peulhs. Les tissus nous sont livrés à l’approche des fêtes. Les gens veulent porter nos habits traditionnels pour aller faire la fête chez eux.»
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Dans un autre atelier, chez Mamadi Camara, même constat. Ce dernier confie qu’à force de recevoir les habits traditionnels guinéens, il maîtrise désormais très bien leur mode de confection, «nous sommes habitués. Quelque soit l’habit traditionnel demandé, nous pouvons le faire. Surtout le tissu appelé forêt sacré, le basin de kindia.»
Et cette tendance a bien une origine. En effet, à l’occasion des fêtes nationales ou internationales, le choix de l’uniforme porte sur les tissus traditionnels guinéens pour coller au concept du «branding guinée» lancé par les autorités de la transition, rappelle Mariama Sylla, «depuis qu’on a vu qu’à l’occasion des fêtes nationales, comme celle du 2 octobre, on ne porte plus de bazin, mais seulement nos habits locaux. Dernièrement, ils ont pris le kendeli comme uniforme à l’occasion de la fête des femmes. L’année d’avant c’était le tissu forêt sacré.»
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Une prise de conscience sans laquelle aucun développement n’est possible, confie Mamadi Camara, «C’est à nous de travailler sur notre culture. Partout où tu portes ces habits, on sait que tu es Guinéen.»