Libreville: c’est la rentrée des classes, le transport scolaire fait du surplace

Une grand-mère accompagnent ses petits-enfants à l'école.

Le 26/09/2024 à 10h45

VidéoPeur des accidents, des mauvaises rencontres, d’agressions... beaucoup de parents appréhendent les allers-retours de leurs enfants vers l’école. Malgré les engagements des autorités publiques, l’offre en transport scolaire ne répond pas encore à la forte demande. Parents, grands-parents, tuteurs sont alors obligés d’accompagner leurs enfants au prix d’une gymnastique quotidienne.

Pour Raphaël, commerçant dans un petit marché de Libreville, c’est le même rituel en ce début d’année scolaire. Une trentaine de minutes avant la fin des cours à 12h, il est déjà posté devant le portail de l’école Martine Oulabou sis au boulevard Bessieux, pour récupérer son petit garçon encore en pré-primaire. «Ça me coûte énormément. Parce que je suis obligé d’interrompre mon travail. Mais en plus de cela, ça demande un budget pour le taxi. Il faut le déposer et le récupérer chaque jour de la semaine à la sortie de l’école. Je suis obligé de le faire car trop de situations effrayantes surviennent de nos jours à la sortie des écoles. Il s’agit par exemple des cas d’accidents sur la route ou d’enlèvement d’enfants par des personnes non identifiées», explique-t-il.

Conduire son enfant à l’école, être présent à la sortie des classes, disponible presque tous les jours. Autant de missions relatives à l’éducation des enfant difficiles à concilier avec d’autres activités. Les plus occupés des parents, confient la charge à leurs proches.

À près de 70 ans, Francine est une mamie qui s’efforce encore au sacerdoce pour ses deux petits-fils. «Leur maman vient les déposer le matin et moi je viens à midi les récupérer. Regardez mon âge, je pars de très loin pour venir chercher mes petits fils. Ce n’est pas normal, je suis déjà vieille. C’est vrai que c’est un plaisir de le faire. Mais on devrait le faire avec les bus scolaires de l’État. Avec la fatigue, il m’arrive parfois d’oublier que je dois le faire. Ça a failli être le cas ce matin», confie-t-elle.

Face à des actes de violence en milieu scolaire, des cas d’accidents de la route et des rumeurs de rapt d’enfants devant les écoles, parents d’élèves et responsables d’établissements scolaires essaient de plus en plus de se prémunir contre les drames. «Nous avons des fiches de renseignement qui contiennent des numéros de parents ou des tuteurs à contacter en cas de problème...Nous avons vécu beaucoup de choses dont les enlèvements d’enfants. Un enfant peut aussi tomber malade à l’école. Si le parent légal est indisponible, on joint le tuteur», affirme Josette, surveillante de l’école publique Martine Oulabou de Libreville.

Pour cette surveillante d’école, il est devenu impératif à chaque rentrée scolaire de réunir les différents partenaires de l’éducation nationale pour qu’ils se rencontrent et se connaissent, et qu’une organisation soit clairement définie afin que les sorties de classe se passent dans des conditions optimales.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 26/09/2024 à 10h45