Face à une pénurie d’eau devenue récurrente dans plusieurs quartiers de la capitale gabonaise, certains riverains usent de tous les moyens comme la récolte de l’eau de pluie à partir des puits pour la cuisson et la lessive. Cette eau peut entraîner des maladies comme au quartier Pont d’Akébé, à quelques encablures du centre-ville.
«Cette eau n’est pas potable. C’est de l’eau de puits. Cette situation dure depuis des années et des années», confie Cheronne, une habitante du quartier affairée à laver son linge sur le trottoir de la voie principale.
Selon les données officielles, 55% des Librevillois n’ont pas accès à l’eau potable. C’est donc une nouvelle journée de galère qui commence pour Ibrahim parti d’un quartier voisin au Pont d’Akébé pour venir s’approvisionner à la source.
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«Vous savez que l’eau c’est la vie. On a pensé, pendant la campagne électorale, qu’avec le début des grands travaux qu’on serait soulagés de ce problème. Mais malheureusement ça ne fait que continuer...Ça fait mal. Nous lançons un cri de cœur pour que les autorités nous viennent en aide», implore-t-il
Depuis mars 2021, les autorités gabonaises avaient initié un programme pour améliorer la desserte en eau potable du Grand Libreville.
Ce plan visait l’installation de 327 kilomètres de canalisations et les constructions de cinq châteaux d’eau, deux stations de pompage et de 60 bornes de fontaines publiques. Mais le projet piétine et s’essouffle sur le terrain au grand désespoir de Chantal, une sexagénaire, habitant le carrefour Hassan.
«Nous n’avons pas de pompes. Si on puise l’eau du puits, c’est pour les besoins d’hygiène et de cuisson. Donnez-nous en trois ou quatre», lance-t-elle à l’endroit des pouvoirs publics.
A Libreville, qui compte quelque 800.000 habitants, des résidents sont quotidiennement contraints de veiller tard la nuit pour faire des réserves d’eau. Les coupures prolongées, jusqu’à plusieurs jours d’affilée, entraînent régulièrement des manifestations de protestation dans les quartiers populaires.