Dans leurs boutiques faites de tôles et de bâches, des vendeuses exposent tubercules de manioc et d’igname, avocats, oignons, oranges, pastèques et différents légumes. Ces produits de saison font le succès de ces étales tenus par des femmes venues des petits villages proches de la capitale gabonaise. Ce jour-là, il n’y a pas grand monde devant celui de Gaëlle. Mais connaissant bien ses affaires, elle est loin de se décourager.
«Il y a des jours où je peux vendre pour 30.000, 20.000 ou à peine 15.000 FCFA. Des fois je ne vends rien. Mais grâce à mes fruits et légumes, j’arrive à scolariser des enfants et à payer mes autres charges», confie Gaël Foyot, vendeuse de fruits sur la route nationale.
Les marchés en plein air de produits frais, comme celui du PK27, sont indispensables au ravitaillement de la clientèle de Libreville. Comme celui de Gaëlle, de tels étals dominent la chaîne de l’alimentation d’autant qu’ils se situent à un point névralgique. Ces marchés improvisés s’étirent le long de la route nationale qui relie l’hinterland à la capitale du Gabon.
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«J’ai pris des pamplemousses et une pastèque. Ce sont des fruits de saison que j’aime bien. Contrairement à Libreville, les prix sont un peu moins élevés ici. Autre avantage, on peut parler directement au cultivateur. Il y a donc la traçabilité du produit. Ce qu’on a pas à Libreville», affirme Tchitimbo Tapoyo, client du marché agricole de la Nationale.
Le jeune homme est loin d’être le seul dans ce cas. Car juste à côté un autre client s’approche, intéressé par des légumes et des fruits qui débordent des étales. Il a ses habitudes dans ce marché.
«Les trois quarts produits qui sont vendus sur les marchés de Libreville sont bourrés de produits chimiques et c’est très dangereux pour la santé. Dans nos villages, on mange bio», témoigne Pierre Claver Mouboumba, client.
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En pleines vacances scolaires, les besoins de consommation de beaucoup de ménages librevillois ont considérablement augmenté. Il faut tout le temps s’approvisionner pour éviter des ruptures de stock en produits de première nécessité. Marcelle, grand-mère de plusieurs petits-fils, a fait le déplacement de la campagne pour se ravitailler à moindre coût et sans pression.
«Toutes les femmes du marché me connaissent. Donc j’apprécie de venir de si loin, j’ai la quiétude. Mes petits enfants m’ont dit: mamie il y y a longtemps que tu ne nous as pas fait tes sauces habituelles aux avocats. J’ai dit allons y....Et me voilà», déclare tout sourire, Marcelle Rogombé, une enseignante à la retraite.
L’installation anarchique de ces commerces sur une voie à grande à circulation présente néanmoins plusieurs risques liés à la sécurité des commerçantes et à l’hygiène des produits exposés à l’environnement extérieur. Elles disent pourtant avoir, et depuis longtemps, réclamé un marché moderne.