«Le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye à une quinzaine de kilomètres de Dakar, des tirailleurs ouest-africains, de retour d’Europe après plus de 4 ans de captivité, sont tués dans des circonstances qui demeurent partiellement obscures par leurs officiers français pour avoir réclamé l’argent qui leur était dû», voilà en résumé ce que rapporte différentes sources sur le sort réservé à ceux qui ont survécu à la Seconde guerre mondiale, mais qui finiront exécutés une fois que les canons s’étaient tus. Pour avoir demandé leur solde.
L'entrée du cimetière des tirailleurs sénégalais de Thiaroye, Dakar.. le360 Afrique/Ndiaye
Quatre-vingts années se sont écoulées depuis le massacre de Thiaroye. Cette histoire racontée de génération en génération traverse les décennies.
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Malgré les déclarations de la France, le Sénégal n’oublie pas ce qui s’est réellement passé le 1er décembre 1944. Bien que la France reconnaisse enfin sa responsabilité dans le massacre du camp de Thiaroye et s’engage à honorer certains tirailleurs, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko juge ces gestes insuffisants. Le devoir de mémoire reste vif, pour que de tels drames ne se reproduisent plus.
En juillet dernier, la France officielle accordait le titre de «Morts pour la France» à six tirailleurs exécutés, ce à quoi Ousmane Sonko avait rétorqué: «ce n’est pas à elle (la France) de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après avoir contribué à la sauver.»
Des cérémonies commémoratives ont lieu chaque année pour perpétuer le souvenir des victimes et réclamer une reconnaissance pleine et entière de la part des autorités françaises. Les associations de défense des droits humains appellent à des réparations justes et dignes envers les familles meurtries.