Niger: un ingénieur en biodiversité expérimente avec succès une ferme agroécologique

Dans sa ferme expérimentale, Islamane Ataib, ingénieur en biodiversité, nourrit les poulets avec des asticots et les moutons avec de l'herbe produite localement.

Le 15/01/2023 à 09h44

Au Niger, un jeune ingénieur en biodiversité de 26 ans, a initié et expérimenté depuis 2021, après la période du Covid-19, une ferme agroécologique à Niamey où les aliments destinés aux animaux d’élevage sont naturels et produits sans dégrader l’environnement.

Depuis la création de sa ferme en 2021, Islamane Ataib ingénieur en biodiversité, produit des asticots qui servent à nourrir les poules d’élevage selon un processus naturel qui mobilise plusieurs éléments .«Nous utilisons des bacs dans lesquels nous mettons des copeaux de bois, de la viscère d’animaux abattus et des détritus frais d’animaux. Nous mélangeons l’ensemble puis laissons ouvert le bac pendant 24 heures ou plus, ce qui permettra aux mouches de pondre leurs œufs. Après cette étape, nous refermons les bacs avec des bâches en plastique que nous arrosons constamment. Au bout de trois jours, on obtient des asticots», explique Islamane Ataib.

Cette technique est conçue selon lui pour lutter contre le changement climatique à travers la réduction de la consommation de céréales par les animaux. Cette technique respectueuse de l’environnement aide à réduire les dépenses de la ferme.

Cette exploitation agricole dispose également de petits ruminants élevés selon une technique de culture de fourrages bien adaptée.

«Ici, je produis du fourrage vert à base de semence de maïs en raison de sa qualité nutritive. Le procédé consiste à utiliser de bonne graines de maïs que nous mettons dans de l’eau pour favoriser la germination, suite à quoi nous les mettons à l’ombre pour activer la croissance des plantes», explique l’ingénieur.

Dans sa même dynamique, ce jeune Nigérien de 26 ans élève des canards coureurs indiens dans l’optique d’un projet de protection environnementale bien déterminé. «Cette variété de canard coureur indien est intéressante car elle peut pondre près de 200 œufs par an. Ces canards sont réputés pour mettre la pression sur les déprédateurs, tels que les insectes ravageurs dans les rizières par exemple. Lorsqu’ils vont se multiplier, on va essayer de monter un projet et les intégrer dans les rizières du pays», explique Islamane Ataïb.

L’ingénieur a pour passion l’élevage et la protection de l’environnement, une passion qu’il réalise petit à petit avec succès. Pour étendre son savoir-faire au Niger, Islamane compte bien à l’avenir former des jeunes. Une initiative ambitieuse qui mérite d’être accompagnée par les autorités compétentes.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 15/01/2023 à 09h44