Sahel: la canicule expliquée par un météorologue

Les températures oscillent entre 45 et 47°C au Mali.

Le 28/04/2024 à 14h01

VidéoLes pays d’Afrique de l’Ouest, notamment ceux de la bande sahélienne, font face à des canicules inquiétantes avec des températures dépassant les 45°C. Amadou Diakité, météorologue explique l’origine de cette hausse des températures et émet des recommandations aux personnes les plus vulnérables.

Ibrahim Touré et Issa Diarra sont des ouvriers. Ils passent toute la journée sous le soleil. L’un est maçon, l’autre conducteur de mototaxi. Ils expliquent que travailler sous le soleil est une obligation pour eux, car, disent-ils, c’est en fonction de leurs gains quotidiens qu’ils peuvent subvenir aux besoins de leurs familles.

De nombreux chefs de familles vivent dans ces conditions alors qu’au Mali, à l’instar des pays voisins, les prévisions métrologiques prévoient la poursuite de la canicule avec une hausse des températures qui devraient osciller entre 45 et 47°C.

Amadou Diakité, chef de service d’Observation des prévisions météorologiques au Mali, apporte quelques éclaircissements sur la hausse de la température, encore plus accentuée dans certaines régions du pays, comme la région de Kayes, le District de Bamako. Selon le météorologue, cette canicule est provoquée par la mousson, compte tenu de la montée vers le nord du Front intertropical.

Selon lui, cet apport de flux de la mousson associé à l’ensoleillement direct et la poussière en suspension ont piégé les masses d’air chaud qui avaient tendance à aller en altitude. Ce sont ces différents éléments qui ont entrainé cette canicule qui sévit au Mali et au niveau de la région.

A en croire Amadou Diakité, tous ces facteurs font partie des effets néfastes du changement climatique et que, si nous ne changeons pas nos comportements, la hausse de la température va continuer avec ses conséquences dramatiques sur la population.

Le prévisionniste en météorologie conseille aux gens de réduire leurs activités sous le soleil entre 11 et 15 heures, de s’hydrater régulièrement, de donner à boire aux personnes âgées, aux femmes enceintes, aux enfants, aux personnes hypertendues et diabétiques qui font partie des catégories vulnérables.

La vague de chaleur qui a frappé le Sahel début avril est liée au changement climatique «d’origine humaine», affirment les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) dans une étude publiée ce jeudi 18 avril. Ils craignent que cet épisode extrême ne se poursuive.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 28/04/2024 à 14h01