Comme de nombreuses capitales africains, Niamey ne cesse de s’étendre. De nouveaux quartiers poussent et s’agrandissent autour du centre-ville.
Malheureusement, les moyens de transport n’accompagnent pas cette extension. Les taxis ne desservent que rarement ces quartiers dépourvus souvent de voies pour circuler normalement.
Pas de routes carrossables, pas plus de bus et encore mois des taxis pour assurer la desserte de ces tentacules urbaines. Ce vide a été vite comblé par les motos-taxis qui assurent les liaisons entre la capitale et sa périphérie.
Moukaila Abdou, comme ses autres confrères conducteurs de deux-roues, attendent patiemment les passagers à destination d’une de ces zones plus ou moins reculées de la capitale.
«Dans ces quartiers périphériques de Niamey, les riverains avaient des difficultés de transport en raison de la rareté des taxis ordinaires. C’est pour remédier à cette situation que nous avons pensé aux taxis-motos», explique Mounkaila Abdou.
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Appelés également kabou-kabou, les taxis-motos prolifèrent dans ces quartiers de Niamey et soulagent les riverains bien contents de pouvoir enfourcher ce mode de locomotion à toute épreuve.
«Sans les kabou-kabou, j’aurais eu n’énormes difficultés pour me déplacer. Les taxis n’aiment pas s’aventurer dans ces zones ou alors ne s’y engouffrent pas. L’initiative des taxis-motos est une bonne chose pour nous», affirme Souleymane Adamou.
Et ce n’est pas sa voisine Nana Firdaoussi qui le contredirait: «Faute de taxis, les kabou-kabou sont vraiment indispensables pour nous les habitants de ces quartiers périphériques. Moi, chaque jour, à l’aller comme au retour, je suis contente d’emprunter ces motos-taxis, elles nous facilitent les va-et-vient», explique-t-elle.
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Ce nouveau mode de déplacement, fait également l’affaire de Hammadou Alassane. Maçon de son état, il fait partie de ces nombreux ouvriers qui investissent leur temps libre et s’improvisent chauffeurs de kabou-kaboude. «Je suis maçon de profession mais ce n’est pas tous les jours que je suis sollicité. Du coup, j’utilise ma moto pour faire le taxi et gagner un peu d’argent pour subvenir à mes besoins. Je m’en sors plutôt bien», témoigne celui qui troque de temps à autre la truelle contre le guidon.
Cependant, malgré tout les avantages qu’ils offrent, les kabou-kabou n’ont pas l’autorisation de circuler au centre-ville de la capitale Niamey. C’est dire qu’ils exercent en toute illégalité.