Italie: "il nous faudra 80 ans pour rapatrier tous les Tunisiens", selon Matteo Salvini

Matteo Calvini, le ministre italien de l'Intérieur: "Pourtant, ils ne sont pas issus de pays en conflit".

Matteo Calvini, le ministre italien de l'Intérieur: Pourtant, ils ne sont pas issus de pays en conflit. . DR

Le 10/09/2018 à 14h50, mis à jour le 10/09/2018 à 14h52

Le ministre italien de l'Intérieur estime qu'il y a tellement de migrants tunisiens en Italie que son pays pourrait mettre des décennies à les rapatrier, sans en venir à bout.

Matteo Salvini commence à être connu pour ses déclarations, qu'il distille au rythme d'une sortie-polémique par semaine. Après s'être demandé pourquoi tous "ces Algériens fuyaient leur pays", voilà que le ministre italien de l'Intérieur gratifie les migrants tunisiens d'une de ses petites phrases dont il est le seul à avoir le secret. 

"Avec la Tunisie, nous sommes en train de rapatrier 80 migrants clandestins par semaine, mais même si nous en expulsions 100, cela nous prendrait 80 ans pour rapatrier tous les Tunisiens en situation irrégulière", a-t-il lancé sur les ondes de RTL alors qu'il confirmait la visite allait effectuer en septembre prochain au pays du Jasmin. 

Selon lui, plus de 4000 personnes sont arrivées cette année sur les côtes italiennes en provenance de Tunisie, "alors qu'il n'y a ni guerre, ni famine, ni peste là-bas. Donc la raison de ces flux n'est pas claire". Il explique ainsi que la principale raison de son voyage est qu'il veut "demander aux autorités des informations".

Ces propos interviennent après d'autres déclarations, encore plus polémiques. A l'endroit des pays de l'Union européenne, il avait dit: "l'Italie ne peut pas être le camp de réfugiés de l'Europe". Et s'adressant aux migrants, il avait lancé: "préparez-vous à faire vos valises".

Quant aux Algériens, ils se souviennent encore de la question qu'il posait sur les raisons pour lesquels les Algériens fuyaient leur pays pour l'Europe. Il y a moins d'une semaine, il avait vertement accusé la France d'être à l'origine du chaos actuel en Libye pour avoir lancé une guerre inutile d'abord, et pour avoir fixé ensuite un ultimatum aux élections de décembre 2019 dans ce pays. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/09/2018 à 14h50, mis à jour le 10/09/2018 à 14h52