Tunisie: lancement d'un emprunt obligataire de 868 millions d’euros

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Le 22/10/2018 à 14h28, mis à jour le 23/10/2018 à 12h02

Confrontée à une crise financière aiguë et sous la perfusion des bailleurs de fonds étrangers, la Tunisie entame une nouvelle sortie sur le marché international de la dette. Le taux de l’emprunt non divulgué donnera une idée de la confiance des investisseurs envers l’économie tunisienne.

Face à ses deux déficits jumeaux (budget et balance des paiements), la Tunisie, qui traverse une crise financière aiguë, s’est placée sous perfusion. Les plus grandes institutions financières sont désormais à son chevet: Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banque africaine de développement, etc., et d'autres investisseurs privés financent en ce moment ses déficits et tentent d'améliorer le niveau de ses réserves en devises tombé à un niveau très bas, malgré la nouvelle dynamique du secteur touristique et les transferts des Tunisiens à l’étranger.

Après les tous derniers prêts obtenus de la Banque mondiale et du FMI, le gouvernement tunisien se tourne cette fois-ci vers le marché financier international.

Accompagnée par Citi Group, Deutsche Bank, JP Morgan et Natixis, la Tunisie compte en effet lancer, à partir de cette semaine, un eurobond de 867,7 millions d’euros, soit 1 milliard de dollars, selon l’agence officielle TAP.

Le montant qui sera levé lors de cet emprunt obligataire devrait servir à boucler le budget de l’exercice 2018, et réduire le déficit budgétaire.

D’une maturité de 5 ans, cet emprunt obligataire sera assorti d’un taux d’intérêt qui n’a pas été annoncé. Il sera négocié lors de l’émission auprès des différents investisseurs, sachant que la prime de risque du pays est évaluée à hauteur de 300 points de base.

Il reste que le timing de cette sortie coïncide avec la publication par l’agence Moody’s de la notation du pays qui passe de perspective «stable» à «négative», à cause de la vulnérabilité extérieure de la Tunisie.

L’accumulation d'un déficit extérieur élevé et le recours à l’endettement devraient induire une hausse du taux d’endettement, qui pourrait atteindre 85% en 2019, contre 50% en 2010.

Par Karim Zeidane
Le 22/10/2018 à 14h28, mis à jour le 23/10/2018 à 12h02