La Tunisie a réussi son retour sur le marché de la dette. Le pays a ainsi pu lever 700 millions d’euros, soit l’équivalent de 2.275 millions de dinars tunisiens.
Selon le ministère des Finances, cet emprunt obligataire a été levé à un taux d’intérêt moyen de 6,375%, et devra être remboursé sur une période de 7 ans.
Cette levée a été précédée d’un road-show effectué dans les principales places financières par le ministère des Finances et le gouverneur de la Banque centrale de la Tunisie, ce qui a permis de convaincre pas moins de 182 établissements financiers qui ont présenté des offres pour un montant global dépassant 2,2 milliards d’euros.
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En octobre 2018, la Tunisie avait déjà levé 500 millions d’euros à un taux de 6,75%, remboursable sur 5 ans. Toujours au cours de l'année précédente, la Tunisie était également parvenue à lever 850 millions d’euros à un taux de 5,75% remboursables, sur 7 ans.
Le dernier emprunt en date va donc augmenter substantiellement l’endettement du pays. En 2018, la dette publique tunisienne culminait à 76 milliards de dinars, soit 22 milliards d’euros.
En conséquence, le taux d’endettement de la Tunisie est passé de 40% du PIB en 2010 à 70% à fin 2018, et pourrait franchir la barre des 75% à la fin de cette année 2019, qui sera caractérisée par une explosion de la dette extérieure.
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De fait, ces emprunts répétés visent essentiellement à financer le déficit budgétaire de la Tunisie.
Celui-ci, rapporté au PIB, s’est établi à -4,9% en 2018 et devrait être de -3,9% en 2019, selon les prévisions de la loi de Finances.
Toutefois, à cause des hausses des salaires qui viennent d'être décidées, le niveau du déficit pourrait être largement supérieur aux prévisions de 2019, sachant que les salaires représentent plus de 41% des dépenses de l’Etat tunisien, du fait d'une administration au nombre de fonctionnaires pléthorique.
Les remboursements des services de la dette risquent donc, par conséquent, de plomber le financement des investissements publics au cours des années à venir, dans un contexte marqué par une croissance plutôt molle du PIB tunisien.