Automobile: la Tunisie compte porter ses exportations de composants à 4,64 milliards de dollars

DR

Le 27/01/2022 à 13h34, mis à jour le 27/01/2022 à 13h39

La Tunisie affiche ses nouvelles ambitions dans le secteur des composants automobiles. Le pays, qui figure, au côté du Maroc et de l’Afrique du Sud, parmi les pourvoyeurs de composants de l’industrie automobile mondiale, compte accroître fortement ses exportations et surtout monter en gamme.

A l’instar de l’Afrique du Sud et du Maroc, la Tunisie figure parmi les fournisseurs de composants à l’industrie automobile mondiale. Et le pays, qui compte plusieurs dizaines d’entreprises de sous-traitants et d’équipementiers automobiles implantés, souhaite accélérer la cadence et développer les exportations des entreprises du secteur des composants automobiles.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le Pacte de partenariat public-privé pour la compétitivité de l’industrie des composants automobiles en Tunisie à l’horizon 2027. Celui-ci vise à mieux positionner le pays dans la chaîne de valeurs internationales, dans le domaine des composants automobiles à travers l’augmentation de la valeur des exportations. Il comprend 29 mesures s’articulant autour de 5 axes majeurs: infrastructures et logistique, cadre juridique, recherche et développement, emploi et formation et, enfin, promotion de l’image de la Tunisie à l’étranger.

Selon la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Neila Nouira Gonji, à travers ce pacte, le pays ambitionne de porter ses exportations des composants automobiles à 13,5 milliards de dinars à l’horizon 2027, soit l’équivalent de 4,64 milliards de dollars.

Cette déclaration a été faite lors d’une rencontre entre la ministre et les représentants de l’Association tunisienne des composants automobiles, visant à passer en revue ce pacte avant sa présentation au gouvernement pour approbation.

L’objectif des autorités et des professionnels du secteur est de faire de la Tunisie un hub régional et mondial de fabrication de composants et d’équipements automobiles. Pour y arriver, les autorités comptent attirer les investisseurs étrangers. Et à ce titre, les professionnels ont sollicité plus d’efforts et davantage de coordination pour promouvoir le secteur et attirer les investisseurs étrangers.

Actuellement, selon la ministre, la Tunisie se positionne au second rang africain en tant qu’exportateur de composants automobiles. Un secteur dominé par le Maroc qui dispose d’un écosystème automobile riche.

Le secteur des composants et équipements automobiles tunisien compte actuellement 280 entreprises industrielles, dont 140 à capitaux étrangers, emploie environ 90.000 personnes et représente 4% du PIB du pays. A noter que 65% de ces entreprises sont totalement exportatrices. Les exportations de composants automobiles ont atteint 7,5 milliards de dinars tunisiens avec un taux d’intégration de 30%. L’objectif des autorités est désormais d'accroître fortement ce volume à l’horizon 2027.

Ces exportations incluent les composants électroniques et électriques, les châssis et carrosserie, les moteurs et composants de moteurs, les textiles et cuirs, les pièces de rechange, le caoutchouc, les câbles… La Tunisie est l’un des principaux fournisseurs de composants automobiles des constructeurs européens et de nombreux acteurs du vieux continent sont implantés dans le pays: Faurecia, Valeo, MGI Coutier, Lacroix Electronics, Prysmian, Ardia, Actia, Plastivaloire, etc. Les entreprises allemandes sont les plus présentes avec 29 entreprises implantées, devant les entreprises françaises (25 entreprises). L’Allemagne représente 37% des exportations du secteur, devant la France (21%), la Roumanie (12%), l’Italie (11%).

Le pays compte aussi des références dans ce domaine. A ce titre, il faut souligner que le tunisien Coficab Group est un leader mondial spécialisé dans le développement et la production des câbles électriques pour véhicules automobiles à moteurs thermique ou électrique, connectés et autonomes.

Au-delà des composants automobiles, Neila Nouira Gonji a souligné la nécessité d’élaborer une vision participative pour développer ce secteur prometteur en attirant les investissements directs étrangers dans le domaine de la fabrication de voitures électriques et intelligentes. L’objectif visé est d’attirer une société leader mondial de l’industrie des véhicules électriques, en plus des entreprises ayant une résonance mondiale dans le secteur des composants automobiles de première classe à haut contenu technologique.

Il s'agit d’accompagner la mutation de l’industrie automobile avec une montée en gamme des produits et des processus utilisés.

Pour cela, outre la mise en place d’une infrastructure industrielle et technologique intégrée à même de stimuler l’investissement, il faut également investir dans la recherche et le développement à fort contenu technologique.

Ambitieux, ce programme, qui devrait contribuer à la création de 150.000 emplois, ne peut réussir que si la Tunisie arrive rapidement à juguler la crise politique et économique que traverse le pays depuis plus d’une décennie, dans le sillage de la «Révolution des Jasmins» et qui pousse aujourd’hui certains investisseurs à se détourner de la destination Tunisie, malgré les multiples avantages que celle-ci présente: proximité géographique avec le marché européen, disponibilité d'une main d'oeuvre qualifiée bon marché,...

Par Moussa Diop
Le 27/01/2022 à 13h34, mis à jour le 27/01/2022 à 13h39