Le Parlement tunisien ressemble de plus en plus à un ring où les députés viennent régler leurs différends, les querelles éclatant et les coups pleuvant dans l’enceinte parlementaire de manière trop récurrente.
Et cette fois-ci, c’est un député d’Ennahdha, Néji Jmal, qui s’est emporté et allé jusqu'à gifler sa collègue Zeineb Sfari du Parti destourien libre (PDL) qui le filmait avec son smartphone dans les couloirs de l’assemblée, comme en atteste une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Néji Jmal a d'abord tenté d'arracher le téléphone des mains de la députée. Mais face à sa résistance, le député s'est montré plus agressif encore, a porté des coups à Zeineb Sfari, s'est finalement emparé du téléphone et l'a jeté au sol, avant que certains de leurs collègues finissent par s'interposer. Toute cette violence s'est déroulée devant les médias, comme le montrent les images partagées par des Tunisiens en colère.
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Cette scène intervient lors d’une journée marquée par de vives tensions entre les députés, notamment entre ceux d’Ennahdha et du PDL.
Cette situation reflète les fortes tensions politiques qui ne cessent de s’exacerber au sommet de l’Etat, entre le président Kaïs Saied, le président du Parlement Rached Ghannouchi, d’une part, et le président et son Premier ministre Mechichi, d’autre part.
Elle s’explique aussi par les fortes divisions de la classe politique tunisienne, notamment entre Ennahdha et ses soutiens Karama et Qalb Tounès et les autres partis politiques du pays.
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Déjà en décembre dernier, lors de l’examen du projet de loi de finances 2021, une violente altercation avait éclaté entre parlementaires, à l’extérieur de la salle, et avait opposé les députés du Bloc national et la coalition islamiste Al Karama. Après les insultes, les coups de points avaient pris le relais et un député du Courant démocratique avait été blessé.
Ces bagarres et violences donnent une mauvaise image du Parlement tunisien et de la politique en général dans ce pays. Avec ces empoignades, les élus du peuple donnent aussi un mauvais exemple de distanciation physique au moment où le Covid-19 continue à faire des victimes en Tunisie, pays qui figure en 3e position des plus touchés par la pandémie en Afrique.