Par la voix de son chef de la diplomatie, l'Union européenne a réagi à la situation et aux évènements en cours dans ce pays d'Afrique du Nord. Josep Borell a ainsi appelé "à la reprise de l'activité parlementaire, au respect des droits fondamentaux et à l'abstention de toute forme de violence".
Dans ce message qui sonne comme un avertissement, le Haut représentant européen affirme que "l'ancrage démocratique du pays, le respect de l'Etat de droit, de la Constitution et du cadre législatif doivent être préservés tout en restant à l'écoute des volontés et aspirations du peuple tunisien".
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Il a ainsi poursuivi en rappelant "le soutien considérable de l'Union européenne et de ses Etats membres à la Tunisie dans le contexte d'une crise pandémique et économique d'envergure".
L'Europe et les pays de la Méditerranée sont particulièrement préoccupés face à la situation en Tunisie à cause des répercussions qu'elle pourrait avoir, notamment une nouvelle vague migratoire qui pourrait en découler.
La Turquie, alliée inconditionnelle des islamistes d'Ennahdha, a, quant à elle par la voie du porte-parole de Recep Tayyip Erdogan, "rejeté la suspension du processus démocratique et le mépris du désir de démocratie du peuple".
De même, la réaction de la France s'est faite par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Souhaitant "le respect de l'Etat de droit et le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions, qui doivent pouvoir se concentrer sur la réponse à la crise sanitaire, économique et sociale", la France a appelé "l'ensemble des forces politiques à éviter toute forme de violence et à préserver les acquis démocratiques".
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L'Allemagne qui se déclare "très inquiète" a aussi appelé Kais Saïed à "revenir à l'ordre constitutionnel le plus rapidement possible". Selon le ministre allemand des Affaires étrangères, les évènements "constituent un grand défi pour la Tunisie" et démontrent "l'urgence de s'attaquer maintenant aux réformes politiques et économiques".
Dans le monde arabe où l'on évite que les propos soient interprétés comme une ingérence, le Qatar a été le premier à réagir, à travers la sommaire déclaration du ministère des Affaires étrangères qui demandé que les Tunisiens fassent "la voix de la sagesse" et qu'ils évitent "toute escalade". La diplomatie qatarienne a dit espérer que "la voie du dialogue sera adoptée pour sortir de cette crise".
En Arabie saoudite, le ministre des Affaires étrangères Fayçal ben Farhan s'est entretenu avec son homologue tunisien, et a insisté sur l'attachement du royaume à la sécurité de la Tunisie. En Jordanie, le chef de la diplomatie Ayman Safadi a tweeté "espérer que les frères tunisiens dépasseront cette situation difficile en préservant la stabilité du pays (...) et en protégeant leurs acquis". Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a fait part, lors d'un appel téléphonique avec son homologue tunisien Othman Jarandi, du "soutien total (de l'organisation) au peuple tunisien".
Outre Atlantique, l'administration de Joe Biden, qui s'est dite préoccupée par les évènements en cours a aussi appelé au respect des "principes démocratiques". Ainsi, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a téléphoné lundi à Kais Saied et l'a appelé à "maintenir un dialogue ouvert avec tous les acteurs politiques et le peuple tunisien". Il a également promis un soutien à l'économie tunisienne et à la lutte contre le Covid-19. Juste après quelque un million de litres d'oxygène liquide ont été acheminés par les Etats Unis en direction de la Tunisie.
Enfin, la Russie partage la même préoccupation que la communauté internationale et espère que "rien ne menacera la stabilité et la sécurité des citoyens" en Tunisie.