Selon le quotidien algérien El Watan et le site libyen d'information Al-Marsad, une attaque terroriste, planifiée depuis la Libye et dont le commando était formé essentiellement de Palestiniens, a été déjouée grâce aux renseignements algériens. Elle aurait eu pour objectif de déstabiliser le régime tunisien et en premier chef, le président Kaïs Saïed, précise la même source qui dit s'appuyer sur des révélations faites par un ancien journaliste d'Al Jazeera, en l'occurrence Saïd Khezami sur sa page Facebook, dimanche 22 août 2021.
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"La base aérienne libyenne d’Al Watiya, sous le contrôle des Turcs et située à 45 kilomètres des frontières tunisiennes, serait le relais des groupes d’agresseurs", écrit le journal algérien dans un article publiée ce mardi 24 août 2021 sur son site internet. C'est peut-être ce qui serait à l'origine du dernier déplacement de Ramtane Lamamra à Tunis, le troisième du genre "depuis le 25 juillet", date marquant le début de l'accaparement du pouvoir par Kaïs Saïed qui vient d'ailleurs de proroger la suspension des activités du Parlement.
L'opération, qui se préparait, aurait été baptisée «reprise du pouvoir en Tunisie», selon la même source qui précise qu'à sa tête, il y avait un leader extrémiste libyen, mais que l'essentiel du commando aurait été composé de combattants du Hamas, mais également d'autres groupe terroristes. Il y aurait ainsi des Palestiniens dont certains avaient été naturalisés tunisiens "du temps de la troïka" (2012/2013). Cependant, il y aurait également d'autres nationalités, très probablement des Libyens.
La même source fait de graves accusations sur les responsables d'Ennahdha que le nouveau pouvoir absolu tunisien cherche à réduire au silence. En effet, écrit El Watan, "un dirigeant d’Ennahdha, ayant assumé une fonction de premier plan au pouvoir, serait au courant de ces préparatifs".
Ces révélations sont faites à deux jours seulement de l'expiration du délai d'un mois qu'avait fixé le président Kaïs Saïed pour lever la suspension du Parlement. De plus, vendredi, 20 août, le président tunisien, lui-même, avait révélé "l’existence d’un plan pour l’éliminer".
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Pour sa part, le site Al-Marsad parle d'une correspondance envoyée par Interpol Tunisie au ministère libyen de l'Intérieur, par l'intermédiaire du chef de la police criminelle, et qui faisait état de ce projet d'attaque, de sabotage d'infrastructures et d'actes terroristes, par un groupe composé d'une centaine de personnes. Selon Al-Marsad, c'est de cette attaque que parlait le président tunisien vendredi dernier.
Depuis quelques jours, et suite à ces informations, la sécurité a été renforcée en Tunisie, notamment avec des contrôles de police devenus plus réguliers, notamment concernant les véhicules utilitaires. Autre conséquence directe, l'ouverture de la frontière avec la Libye a été reportée sine die, même si les autorités du côté de Tunis évoquent comme raison principale la pandémie.
Hier lundi, tard dans la soirée, le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de la reconduction de la suspension du Parlement à une date ultérieure et tout porte à croire que cette mesure, que beaucoup considèrent comme une dérive autoritaire, ne sera pas levée de sitôt.