Libye: la Tunisie craint un afflux de réfugiés

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Le 30/04/2019 à 20h54, mis à jour le 30/04/2019 à 20h59

Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a indiqué mardi craindre un nouvel afflux de réfugiés en provenance de Libye, comme en 2011, à l'issue d'un entretien avec son homologue italien Giuseppe Conte qui a appelé à une "solution politique" au conflit libyen.

"Nous craignons que l'expérience de 2011, avec l'arrivée de réfugiés vers la Tunisie, se renouvelle", a souligné M. Chahed lors d'une conférence de presse conjointe, à l'occasion d'un sommet inédit en présence des principaux membres du gouvernement italien.

"On craint aussi le terrorisme", a-t-il dit.

La Tunisie, où la situation sécuritaire s'est nettement améliorée ces dernières année, reste sous état d'urgence depuis une série d'attaques en 2015 contre les forces de sécurité et les touristes, en partie organisées depuis la Libye.

La Tunisie a déployé des renforts et renforcé les contrôles à sa frontière avec la Libye dès le début le 4 avril de l'offensive du maréchal Khalifa Haftar.

"La situation en matière de sécurité en Libye est très préoccupante, nous restons extrêmement prudents," a ajouté M. Chahed.

"La Tunisie et l'Italie s'accordent sur la nécessité d'un cessez-le-feu, et d'un retour au processus politique en cours sous les auspices de l'ONU", a conclu Chahed.

"Nous voulons une solution politique" au conflit libyen, a renchérit Conte.

Les deux pays ont signé plusieurs protocoles d'accord sur l'énergie, les collectivités locales, ou encore la conversion en investissements de 25 millions d'euros de dettes mardi, à l'occasion du premier conseil stratégique de coopération tuniso-italien.

Chahed a exprimé sa "satisfaction pour les progrès réalisés dans les négociations sur un accord dans le domaine de la migration conformément à une approche de sécurité et de développement dans les zones internes de la Tunisie", sans plus de détails sur cet accord.

Les deux ministres ont aussi évoqué l'opération maritime européenne en Méditerranée Sophia, lancée en 2015 après une série de naufrages pour lutter contre les réseaux de passeurs en Méditerranée.

Prolongée jusqu'au 30 septembre 2019 sans aucun moyen naval, elle est partiellement suspendue en raison de la difficulté à faire accueillir les migrants secourus en mer et Conte a réitéré son refus de relancer l'opération à défaut d'une meilleure répartition des migrants.

"L'Italie a une position très claire. Elle est honorée d'avoir le commandement de la mission Sophia mais c'est une opération qui est née d'un contexte différent, dans lequel il n'y avait pas beaucoup d'attention aux perspectives de redistribution des migrants récupérés en mer qui doivent être redistribués par des mécanismes de solidarité dans toute l'Europe", a-t-il souligné.

Mi-avril, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini avait réclamé aux Etats de l'Union européenne de renvoyer des navires de guerre en Méditerranée notamment pour permettre à l'opération militaire Sophia de lutter contre les trafics d'armes et de pétrole en Libye.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 30/04/2019 à 20h54, mis à jour le 30/04/2019 à 20h59