Tunisie: les 2000 habitants de Chebba menaçant d'émigrer clandestinement y renoncent

Les habitants de Chebba sont finalement revenus à de meilleurs sentiments. . Bechir TAIEB / AFP

Le 28/10/2020 à 13h53, mis à jour le 28/10/2020 à 13h59

Plus de 2.000 habitants de la ville tunisienne de Chebba, qui menaçaient de prendre la mer mercredi pour émigrer en Italie, afin de protester contre une sanction visant le club de football local, ont reporté leur projet... à cause du mauvais temps.

Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour ce projet de départ collectif, a indiqué à l'AFP Mohamed Ali Abbas, membre de la coordination de soutien au Croissant sportif chebbien (CSC), club sanctionné par la Fédération tunisienne de football (FTF).

Le 17 octobre, la FTF a décidé d'interdire le CS chebbien de compétition en Ligue 1 pour toute la saison 2020-2021 parce que le dossier d'inscription du club était incomplet et déposé après la date limite, selon la version officielle.

Mais depuis plusieurs mois, le dirigeant du CSC, Taoufik Mkacher, est en conflit ouvert avec le président de la FTF, Wadie Jary, notamment après des publications Facebook critiquant le manque de transparence dans la gestion des fonds de la Fédération, et appelant à un audit.

Jugeant la sanction "injuste", des habitants de Chebba, ville côtière du sud-est de la Tunisie, ont manifesté leur colère dans les rues avant de décider carrément de quitter le pays.

Plus de 2.000 personnes se sont inscrites jusqu'à mercredi matin pour ce départ qui devaient mobiliser plus de 200 embarcations, selon M. Abbas.

Le ministère de la Jeunesse et des Sports a promis mardi de "trouver une solution consensuelle au profit du CS chebbien et donner la priorité à l'intérêt national" notamment dans des circonstances économiques et sociales "difficiles".

Au port de Chebba, les quatre tentes installées ces derniers jours continuent à recevoir et inscrire de nouveaux candidats au départ, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des dizaines de personnes, surtout des jeunes venus de régions de l'intérieur du pays, comme Kasserine, qui veulent partir en Europe, ont profité de ce mouvement de protestation pour s'inscrire sur la liste des migrants, selon la même source.

Touchée par un taux de chômage supérieur à 18%, la Tunisie voit augmenter les tentatives d’immigration clandestine notamment vers l'Italie.

Près de 12.000 personnes sont arrivées en Italie illégalement entre le 1er janvier et le 26 juillet, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), davantage que sur la même période en 2019 (3.500), mais moins que l'année précédente.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/10/2020 à 13h53, mis à jour le 28/10/2020 à 13h59