La production nationale de riz au Cameroun est estimée à près de 84.000 tonnes par an assurée par près de 40.000 hectares. Une partie de cette production réalisée par de petits riziculteurs, 15.000 tonnes, provient en dehors des grands bassins de production rizicole. Les petits agriculteurs cultivent le riz le long des berges des rivières en pratiquant la culture pluviale. L’extrême-Nord, le Nord-Ouest, le Centre et l’Ouest sont les principales zones de production au Cameroun, particulièrement à Yagoua, à Ndop, à Badzenga et à Tonga.
La filière de la riziculture est gérée par la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture (SEMRY) créée par décret présidentiel en 1971. La SEMRY est basée dans la ville de Yagoua dans la région de l’Extrême-Nord, principal bassin de production du riz dans le pays.
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Le Cameroun dispose donc tous les atouts pour développer la production locale de riz, une céréale riche en fibres et en vitamines. Cependant, une partie de la consommations est satisfaite par l’importation de plus de 900.000 tonnes par an d’Asie et d’Europe, pour un montant global estimé à près de 250 milliards de Fcfa. Un véritable manque à gagner pour les producteurs locaux et pour l’économie du pays.
Peu visible dans les marchés
Mais il faut se l’avouer: le riz produit localement n’est pas du goût de certains consommateurs à l’exception de celui de Yagoua, prisé à l’intérieur comme en dehors du pays. Une bonne quantité de ce riz est d’ailleurs plus consommée au Nigéria voisin qu’au Cameroun.
Les principaux griefs portés à l’encontre de celle céréale camerounaise sont liés à sa mauvaise qualité après la cuisson. «Il devient facilement comme du couscous et prend beaucoup de temps à la cuisson contrairement au riz importé», témoigne ainsi une ménagère qui rajoute une bonne pincée d’autres défauts.
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Dans les marchés, ce riz local est très peu visible. «Je le vends sur commande pour m’éviter des dépenses inutiles», témoigne un commerçant du marché de Mokolo à Yaoundé. Pour lui, le riz camerounais coûte cher et les populations en majorité à revenus modestes ne parviennent pas à s’en acheter. Le prix d’un sac de 25 kilogrammes varie entre 14.000 et 15.000 Fcfa alors que le même sac pour le riz importé coute moins de 10.000 Fcfa.
Par conséquent, les consommateurs appellent les producteurs locaux à améliorer leurs techniques de production afin de rendre plus compétitive cette denrée alimentaire la plus consommée au Cameroun à cause de la crise économique à laquelle les citoyens sont confrontés depuis de nombreuses années.