L’initiative Dialogue des jeunes pour le climat et la biodiversité, dans sa première édition, a choisi le lycée public Nelson Mandela de Libreville pour entamer la sensibilisation des jeunes aux enjeux climatiques. Cette démarche répond, selon les organisateurs, au besoin d’impliquer davantage la jeunesse gabonaise dans la préservation de la biodiversité et dans la lutte contre le changement climatique.
Il s’agit de réfléchir, en tant que jeunes, sur les causes, les effets, les conséquences ainsi que sur les enjeux liés à ce phénomène planétaire. Il est également question de mettre en avant les opportunités de développement, de création d’emplois et d’entrepreneuriat vert qu’offre la lutte contre le dérèglement climatique.
«Le constat que l’on peut faire aujourd’hui est que lorsqu’on parle des questions environnementales, on a tendance à les limiter aux aspects diplomatiques, une affaire des seuls gouvernements. On voulait démontrer qu’il y a aussi des jeunes qui sont impliqués. Et il faut les écouter, leur donner la parole et surtout mesurer degré de leur compréhension de la problématique», déclare, Jordan Okana, fondateur et coordonnateur de l’ONG Think Tank Prospective.
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L’ONG organise, à travers cette caravane scolaire, des conférences, ateliers de groupes et des panels pour une sensibilisation ciblée et efficace. Dans une démarche participative, le programme New connect du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) lui offre son expertise portant sur la reconnexion des jeunes à la nature.
«La forêt représente une partie importante de nos richesses et de nos ressources naturelles. Et la protection de ces forêts, répond à l’approche qu’on a pour accompagner les jeunes. Le programme New connect réserve tout un volet à l’économie durable, la protection de l’environnement et la promotion des métiers verts», explique Claudia Ondo, Coordinatrice nationale du programme New connect.
Le volet dialogue entre jeunes pour le climat et la biodiversité a débouché sur quelques recommandations formulées par les participants eux-mêmes. C’est le cas de Verra Thoba, élève de la classe de 1ère S, qui appelle à l’implication des activistes de l’environnement à travers des campagnes de sensibilisation. «Le mieux serait que les activistes de l’environnement impliquent dans leurs activités. Nos parents doivent aussi nous soutenir et nous sensibiliser d’avantage.»
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Des experts insistent sur l’urgence d’apporter des changements dans le système éducatif. Qu’il s’agisse du changement climatique ou de l’érosion de la biodiversité, les enjeux environnementaux ne figurent presque ou pas du tout dans les programmes scolaires gabonais.
Un paradoxe dans un pays qui s’est forgé la réputation de champion de la lutte contre le dérèglement climatique. Or, à la crise climatique est venue s’ajouter celle qui frappe l’apprentissage. D’où la nécessité, selon Think Tank prospective, d’agir de manière collégiale pour construire des systèmes éducatifs résilients à même de préparer les jeunes à faire face aux différentes crises.