C’est une distinction qui résonne comme une confirmation. En 2025, RwandAir a été désignée par Skytrax comme meilleure compagnie aérienne régionale en Afrique. Une consécration que Fouad Caunhye, Responsable commercial de la compagnie, attribue à un travail de fond, souvent invisible pour les passagers.
«Il y a beaucoup de travail derrière les rideaux: procédures, contrôle qualité, investissements dans le service, rigueur dans la méthodologie… mais surtout une continuité dans le leadership», souligne-t-il. Pour lui, la vision à long terme du gouvernement rwandais et l’engagement des autorités ont été décisifs.
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La compagnie, qui transporte plus d’un million de passagers par an, bénéficie aussi d’un positionnement géographique avantageux. Située au cœur du continent, Kigali permet une desserte optimisée entre l’Afrique de l’Est, de l’Ouest, du Sud et bientôt du Nord. «Nous regardons l’avenir avec confiance. Notre ambition est de doubler la flotte dans les cinq prochaines années, élargir notre réseau vers l’Asie et renforcer nos présences en Europe», affirme Caunhye.
Si RwandAir relie les capitales, elle connecte aussi les rêves. La compagnie est en première ligne pour faire du Rwanda une destination touristique de premier plan.
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«Notre rôle est primordial. Nous sommes le premier transporteur aérien du pays, et partenaires privilégiés des institutions comme le Rwanda Development Board ou le Rwanda Convention Bureau», rappelle Caunhye. Qu’il s’agisse de soutenir le tourisme sportif, à travers des événements comme la Basketball Africa League ou le Tour du Rwanda, ou d’attirer un tourisme de niche, haut de gamme, RwandAir s’affirme comme un acteur stratégique du secteur.
«Le retour de Qatar Airways à Kigali montre que la destination inspire. Nous avons aussi des parts de marché importantes sur les segments internationaux.»
Pour poursuivre cette dynamique, les infrastructures doivent suivre. Et c’est tout l’enjeu du New Kigali International Airport, en construction dans le district de Bugesera.
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«Aujourd’hui, on est un peu à l’étroit dans l’actuel aéroport de Kigali», concède Caunhye. Mais avec la nouvelle plateforme, pensée pour accueillir jusqu’à 8 à 10 millions de passagers par an, la compagnie anticipe un changement d’échelle radical. «Ce ne sera pas seulement un aéroport. Ce sera une vitrine du Rwanda, un hub régional de référence.»
L’impact sur RwandAir sera considérable: augmentation des capacités, ouverture de nouveaux marchés, amélioration de l’expérience passager. «Nous aurons les moyens de lorgner avec précision les marchés asiatiques- Inde, Chine- mais aussi de renforcer nos liens avec le Moyen-Orient, l’Europe, et pourquoi pas l’Amérique du Nord», poursuit-il.
Car la profitabilité reste un défi. «Ce n’est pas évident», admet Caunhye. «Nous avons encore un réseau de 24 destinations, il en faudrait le double. Notre marché domestique est limité, il faut donc se battre sur l’international, avec ses coûts élevés.»
Mais la résilience de la compagnie, sa ponctualité, et la fidélité croissante de sa clientèle laissent présager une montée en puissance durable. «On tient notre épingle du jeu. Et avec l’équipe dirigée par Madame Yvonne Makolo, notre CEO, je pense que les années à venir seront décisives.»
Créée en 2002 sous le nom de Rwandair Express, la compagnie aérienne nationale rwandaise devient simplement RwandAir en 2009, avec l’ambition assumée de faire du pays un hub régional. Dès ses débuts, la compagnie se positionne comme un vecteur stratégique de connectivité et de développement économique pour le Rwanda, un pays enclavé mais tourné vers l’international.
Aujourd’hui, RwandAir opère une flotte de 13 appareils – dont des Boeing 737, Airbus A330 et Bombardier Q400 – et dessert 24 destinations en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Parmi les hubs clés figurent Londres, Dubaï, Bruxelles ou encore Mumbai.