Sahara-Sahel. Les trafiquants algériens pullulent et déstabilisent la zone

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Le 21/09/2018 à 09h51, mis à jour le 21/09/2018 à 10h05

En l'espace de quelques jours, d'impressionnantes saisies de drogues dures et de nombreuses arrestations ont été faites aux frontières algériennes, démontrant ainsi le rôle que joue ce pays nord-africain dans le financement des activités criminelles de l'espace Sahélo-saharien.

L'Algérie confirme de plus en plus son statut de plaque tournante de la drogue dans la zone sahélo-saharienne. Avant-hier, mercredi 19 septembre, trois narcotrafiquants algériens en possession d'une importante quantité de drogues dures ont été interpellés par les forces armées. Dissimulés dans six véhicules tout-terrain, des ballots d'un poids total de 2,2 kg d'héroïne ainsi que plusieurs sachets contenant 195 g de cocaïne ont ainsi été découverts non loin de la frontière avec le Mali. De même, les trafiquants étaient en possession de 320 litres de carburant. 

Il s'agit d'une nouvelle preuve qui tend à montrer le rôle de financement du terrorisme et des activités séparatistes que jouent les Algériens dans cette vaste zone du Sahara aux airs de no man's land. En effet, les saisies de ce type se sont multipliées au cours des dernières semaines. 

A la frontière avec la Tunisie, les gendarmes algériens ont également découvert un atelier de production de munitions, situé dans la localité d'El Tard. La presse rapporte que 825 cartouches, des armes blanches et des explosifs y ont été découverts, de même que 9 fusils de chasse, 5670 cartouches et de la poudre noire. Cette poudre, rappelons-le, est un mélange de salpêtre et de charbon utilisé pour l'ensemble des armes à feu, y compris les canons. 

De même, côté mauritanien, mais toujours à la forntière avec l'Algérie, des trafiquants ont été interpellés par l'armée mauritanienne. Les personnes interpellées, dont la nationalité n'a pas été révélée, détenaient deux véhicules tout-terrain, trois mitralleuses et deux téléphones satellitaires. Selon l'armée mauritanienne, début août, les bandits avaient eu un premier accrochage meurtrier avec des éléments infiltrés des forces de défense et de sécurité. 

Tout ceci montre que les problèmes de violence armée et de terrorisme dans la zone sahélo-saharienne trouvent leurs sources dans la zone des frontières de l'Algérie avec les pays limitrophes, dont la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Tunisie et la Libye. Seule la frontière avec le Maroc semble échapper à cette situation, du fait du contrôle qu'exercent les forces marocaines au niveau du mur de défense. 

Par Djamel Boutebour
Le 21/09/2018 à 09h51, mis à jour le 21/09/2018 à 10h05