Algérie: malgré une forte baisse des investissements, le déficit sera de 17% du PIB en 2017

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Le 27/09/2016 à 16h41

L’Algérie a beau sabrer son budget d’investissement, elle devra faire avec un déficit budgétaire abyssal. Ainsi, le Trésor public sera en quête de 24 milliards de dollars pour boucler l’année 2017. Cette année 2016, le déficit a été de 20,5% du PIB. Rien ne va plus au pays du gaz.

Il est impossible de vivre au-dessus de ses moyens. L’Algérie l’aura appris à ses dépens. Le déficit budgétaire de l’année 2017 devrait atteindre 24 milliards de dollars, soit l’équivalent de 17% de son PIB. Alors que la norme en matière de bonne gouvernance budgétaire fixe le déficit acceptable autour de 3% du PIB. Cette année 2016, selon toute vraisemblance, l'Algérie devrait la terminer avec un déficit de 20,5% du PIB. C'est d'ailleurs ce qui a contribué à épuiser les disponibilités légales du Fonds de régulation des recettes (FRR). C’est dire que l’heure est grave pour le premier producteur de gaz africain.

Les chiffres rendus publics aujourd’hui mardi 27 septembre 2016, par le ministère des Finances algérien donnent une migraine aux analystes. Ainsi, le gap entre les recettes ordinaires et les dépenses sera de 2634 milliards de dinars algérien (24 milliards de dollars). Pourtant, les prévisions sont faites sur une base on ne peut plus optimiste. En effet, le ministère des Finances espère ainsi que les recettes atteindront quelque 5635 milliards de dinars, contre 4926 en 2016, soit un bond de 14% d’un exercice à l’autre. L’augmentation devrait essentiellement provenir des taxes sur les produits importés et sur les carburants dont la subvention a été réduite cette année.

La coupe là où il ne fallait surtout pas

Concernant les dépenses, l’heure est à l’austérité. En effet, le gouvernement algérien espère les compresser d'au moins 13,8%, les faisant passer de 7983 milliards de dinars à 6883 milliards, soit 1100 milliards de dinars de moins. Pour faire de telles économies, l’Algérie compte couper sur le budget de fonctionnement quelque 205 milliards de dinars, en le faisant passer de 4807 à 4591 milliards de dinars. C’est ce dernier qui pose à l’Algérie tous ses problèmes, à cause d’une augmentation régulière et irréfléchie de la masse salariale, tantôt pour calmer la gronde sociale, tantôt pour des considérations purement électoralistes. Sauf que l’équipe de Bouteflika a oublié que les salaires, on pouvait les augmenter à tout moment, mais il est impossible de les baisser quand les recettes du pétrole se tarissent.

Et comme, il est impossible de toucher aux salaires, les 895 milliards de dinars d’austérité devront venir du budget d’investissement (8 milliards de dollars). C’est bien dommage puisque l’Algérie ne peut pas se permettre d’investir au moment où son économie en a le plus besoin, non seulement pour la relance, mais aussi et surtout pour la diversification dont elle a tant besoin.

Aujourd'hui, étant donné que le FRR s'est tari, il faut absolument aller sur les marchés internationationaux pour emprunter. L'option Banque mondiale, FMI et Banque africaine de développement reste également ouverte. Le pays est très peu endetté. Mais à ce rythme cela pourrait ne pas durer. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/09/2016 à 16h41