Kiosque Le360 Afrique. Visiblement, le syndrome vénézuélien se confirme. Le lait en sachet est désormais introuvable, informe Algérie Focus sur son site. Depuis plusieurs jours, le pays vit "une crise aiguë" concernant ce produit. Des files d’attente interminables se forment quotidiennement devant "les rares commerces" qui en disposent encore. Cependant, l’espoir d’être approvisionné est bien mince. Evidemment, comme c’est souvent le cas, les pouvoirs publics algériens nient l'évidence, crient au complot, tout en promettant de remédier à la situation, note le journal. "Je suis formel", aurait dit Abdesselam Chelgoum, ministre de l’Agriculture. "Il ne peut y avoir pénurie de lait et s’il en y a, cela voudrait dire qu’elle a été organisée", a-t-il affirmé. Qui voudrait bien comploter contre le régime algérien?
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Le ministre de l'Agriculture est sans doute le seul à vraiment croire à ses propos. Car du côté des producteurs qui ont longuement bénéficié des largesses du régime, c'est le branle-bas de combat. La tension sur le marché est telle que Giplait a "porté à la hausse sa production depuis vendredi dernier, passant de 550.000 litres/jour à un million de litres", a affirmé Mouloud Harim, directeur général du groupe industriel qui détient les deux plus grandes laiteries du Centre du pays.
Cependant, il existe sur le marché, plusieurs autres laiteries de taille modeste qui sont confrontées à des difficultés de divers ordres, notamment financiers. Ces unités qui jouent un rôle important dans le circuit d’approvisionnement sont aujourd’hui à l’arrêt pour la plupart. Le ministre de l’Agriculture, ne parvenant pas à leur trouver les solutions adéquates pour le redémarrage de leur activité, les accuse de "comportements frauduleux".
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Car faut-il le rappeler, en Algérie, les producteurs dépendent largement lait e poudre importé de Hollande, d’Australie ou d’Argentine. Sauf que pour acheter de l’extérieur, il faut payer en monnaies sonnantes et trébuchantes. La raréfaction des devises commence malheureusement à se faire sentir, même si les autorités prétendent le contraire.
Par ailleurs, les producteurs de fromage et yaourt utilisent également cette matière première. Le fait est qu’eux non plus, ne disposent plus de suffisamment de ressources pour s’approvisionner correctement. Du coup, ils se rabattent sur la poudre de lait initialement destinée aux producteurs de lait en sachet.
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Fathi Messar, directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), importateur et distributeur du lait en poudre, affirme que les stocks sont suffisants. Sauf qu’il ne dit pas dans quelles conditions les producteurs peuvent y avoir accès et s’ils ont ou non durci les règles de paiement.
Quoi qu’il en soit, à ce rythme, l’Algérie ne tardera pas à connaître des pénuries plus sévères concernant des denrées de première nécessité. La ressemblance avec le Venezuela est trop frappante. Toutes deux souffrent de la baisse des cours du pétrole. Toutes deux ont des régimes d’assistanat qui n’ont pas permis de diversifier leur économie. Et, toutes deux font désormais face à une baisse drastique de leurs réserves de change. Le Venezuela ne dispose plus de médicaments, après avoir manqué de lait, de blé, d'huile et de sucre. Le reste n’est qu’une question de temps pour l'Algérie.