Ayant échoué à réunir les hommes d'affaires africains à Alger en décembre dernier, malgré un budget colossal de 10 millions de dollars, Alger compte sur l'Intitut Choiseul pour sauver les meubles. En effet, d'après la feuille d'information Maghreb confidentiel, c'est la ville qui a été choisie pour abriter la cinquième édition de l'Africa Summit du 14 au 15 mai prochain.
Cet événement annuel du think tank français est l'occasion de dévoiler la liste "Choiseul 100 Africa" qui classe de jeunes dirigeants de moins de 40 ans issus de tous les pays du continent. Ce groupe de réflexion dont Pascal Lorot est à la tête a jusqu'ici été plus proche de Rabat que de son voisin de l'Est, rappelle la publication. OCP Group figure parmi ses plus grands sponsors et le nombre de lauréats marocains est deux fois supérieur à celui des Algériens.
Sont annoncés une dizaine de ministres ainsi qu'une centaine de chefs d'entreprises tous algériens. Côté africain, l'Institut Choiseul a invité quelque 150 personnalités issues essentiellement du monde l'entreprise et du secteur public. Il est possible que deux ministres africains fassent le déplacement.
D'ici, on sent l'euphorie des membres du gouvernement d'Abdelmalek Sellal et du Forum des chefs d'entreprise, le patronat algérien. Depuis décembre, les uns et les autres cherchent à se remettre du fiasco que fut le forum d'investissement et d'affaires africain.
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L'Algérie tient enfin un événement qui lui permet de faire un peu de diplomatie économique. Il faut rappeler que la dernière tentative de copier Attijariwafa bank avec son forum Afrique développement regroupant 2.500 décideurs privés et publics s'est soldée par un échec cuisant. Le forum d'investissement et d'affaires en Afrique coorganisé par le ministère de l'Industrie et le FCE a été une déception dont ils ne relèveront pas de sitôt. Alors que 2.000 hommes d'affaires africains étaient attendus, ils n'ont pas été plus d'une cinquantaine à faire le déplacement. En outre, des rivalités internes avaient poussé le Premier ministre, Sellal, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et plusieurs membres du gouvernement à boycotter le discours d'ouverture de Ali Haddad.
L'ambassadeur d'Algérie en France limogé
Comme les rares hommes d'affaires résidants en France et qui voulaient faire le déplacement sont proches du Maroc, l'ambassadeur d'Algérie en France a purement et simplement été limogé pour leur avoir accordé des visas.
Et pour couronner le tout, les autorités sécuritaires ont lancé dans la même semaine une honteuse chasse à l'homme contre les migrants africains. Cette rafle qui rappelle les méthodes allemandes contre les juifs lors de la Seconde guerre mondiale a conduit au décès de deux Subsahariens. Des centaines d'autres ont purement et simplement été jetés dans le désert vers la frontière avec le Niger à Tamanrasset.
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En somme, ce fut le fiasco total, mais aussi une humiliation pour le gouvernement qui rêvait de diplomatie économique et pour le patronat qui se voyait déjà nouer des partenariats d'affaires. Il ne restait plus aux dirigeants algériens qu'à lorgner avec beaucoup d'envie sur tout ce que le royaume du Maroc voisin réussit.
La liste est longue. Il y a eu en novembre 2016, la COP22 qui a rassemblé des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que près de 2.000 participants fin novembre. Le Forum international Afrique développement (FIAD) de mars dernier a vu la participation de 2.500 dirigeants et chefs d'entreprises africains venus d'une trentaine de pays.
De même, le milliardaire et philanthrope anglo-soudanais Mo Ibrahim, a-t-il choisi Marrakech pour son week-end annuel de la gouvernance auquel ont pris part Koffi Annan, ex-secrétaire général des Nations unies, Aliko Dangote, l'homme le plus riche du continent, Akinwumi Adesina, PDG de la Banque africaine de développement, Sanusi Lamido, ex-gouverneur de la Banque centrale du Nigeria.