Pour l’Algérie, les années se suivent et malheureusement se ressemblent. Comme en 2017, l’Institut américain Heritage Institute a classé le pays parmi les dix dernières nations en matière de liberté économique.
Selon le classement du think-tank américain, l’Algérie a obtenu une note de 44,7 points sur un total de 100, en baisse de 1,8 point. Ainsi, sur 180 pays (le rapport porte sur 186 pays dont 6 n’ont pas été notés), l’Algérie occupe le 172e rang mondial devançant seulement 8 pays: la Bolivie, le Zimbabwe, l’Erythrée, la RD Congo, le Vénézuela, Cuba, la Corée du Nord et la Guinée équatoriale. Autant de régimes amis d’Alger, parmi les plus répressifs et fermés du monde.
Rappelons que pour établir son classement, Heritage Institute se base sur une batterie de quatre indicateurs fondamentaux et de sous-indices: l’Etat de droit (droits de propriété, intégrité gouvernementale et efficacité judiciaire), la taille du gouvernement (dépenses gouvernementales, charges fiscales et santé fiscale), l’efficacité règlementaire (liberté des affaires, de travail et monétaire) et ouverture du marché (liberté de commerce, d’investissement et financière).
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Ainsi, le classement de l'Algérie s’explique par ses mauvaises performances au niveau des indicateurs économiques et politiques. Selon l'institut, «l’économie algérienne reste dominée par l’Etat, héritage du modèle de développement socialiste post-indépendance du pays». Le rapport a mis également l’accent sur les faibles progrès en matière de gouvernance budgétaire, les restrictions aux importations, les incertitudes politiques persistantes, la fin du processus de privatisation. «Ces politiques et d’autres faiblesses institutionnelles, conjuguées à l’incertitude politique persistante, continuent de compromettre les perspectives d’un développement économique durable à long terme», lit-on dans le rapport.
De même, le rapport met l’accent sur un système judiciaire «généralement faible» et «des niveaux élevés de corruption qui touchent les secteurs commerciaux et publics». De même, au niveau du marché, le rapport met l’accent sur les barrières non tarifaires qui entravent de manière significative le commerce, la rigidité du marché du travail, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, l’accès difficile au crédit et le faible développement du marché des capitaux.
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Au niveau du Maghreb, ce classement est dominé par le Maroc qui se classe au 86e rang mondial avec un score de 61,9/100, en amélioration de 0,4 point. Le Royaume est suivi par la Tunisie au 99e rang mondial avec 58,9 points en hausse de 3,2 points et la Mauritanie avec 54 points en baisse de 0,4 point, se hissant au 134e rang.
Ainsi, outre la dernière place du Maghreb, l’Algérie conserve aussi le dernier rang au niveau de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient.
A noter que le classement mondial est dominé par Hong Kong (90,2 points/100), suivi de Singapour (88,8 points), Nouvelle-Zélande (84,2 points), Suisse (81,7 points) et Australie (80,9 points).