Face à la crise financière, la baisse de la production des hydrocarbures, la chute des réserves de change d’environ 50%, passées de 180 milliards de dollars à moins de 95 milliards de dollars entre 2014 et 2017 et les déficits budgétaire et commercial, l’Algérie souhaite attirer les investisseurs étrangers pour redynamiser son économie.
Seulement, malgré les importantes potentialités dont regorge le pays, notamment en ressources naturelles, les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon. Et la raison est connue de tous. Mais quand c'est le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Pierre Gattaz, qui la formule, elle prend toute son importance.
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En effet, lors d’une rencontre FCE-Medef à Alger, dans le cadre de la visite d'une délégation de chefs d’entreprise français visant à attirer les investisseurs en Algérie, le patron du patronat français n’y est pas allé par quatre chemins pour expliquer pourquoi les patrons français hésitent à investir en France.
Il a décliné au moins quatre obstacles fondamentaux à l'investissement en Algérie. Il y a d'abord l’épineux problème du paiement des créances détenues auprès de l’Etat algérien par les entreprises françaises en Algérie. Cette situation s’est aggravée avec la crise financière que traverse le pays, dans le sillage de la baisse des cours du pétrole et donc des recettes pétrolières. Et pour le patron des patrons français, «les entreprises attendent d’être payées». Une situation qui n’encourage pas la venue d’autres investisseurs.
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Ensuite, il y a la politique de restriction des importations mises en place par Alger dans le but de réduire la facture des importations et le niveau de son déficit commercial. Cette politique s’est traduite par la mise en place des quotas d’importation et par l’interdiction d’environ un millier de produits depuis le début de l’année en cours. Selon le patron du Medef, le durcissement des procédures d’importation, notamment pour les matières premières, peut décourager les entreprises étrangères qui s’implantent en Algérie.
Par ailleurs, pour attirer les investisseurs étrangers, un pays doit aussi et surtout offrir à l’investisseur la possibilité de rapatrier les profits tirés de ses investissements en devises. Or, pour rapatrier les dividendes, si juridiquement celà est possible, en réalité, les entreprises étrangères implantées en Algérie font face à un véritable parcours du combattant à cause d’innombrables tracasseries imposées par la Banque centrale d’Algérie visant à réduire les sorties de devises.
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Enfin, le patron du Medef critique la règle du 51/49%, jugée contraignante par de nombreux investisseurs étrangers. Il demande aux autorités algériennes de faire «de la pédagogie sur cette question». Plusieurs grands opérateurs étrangers évitent d’investir en Algérie à cause de cette règle qui limite leur participation à 49% dans tout projet réalisé dans le pays. Autant d’obstacles qui font que l’Algérie caracole parmi les pires places au monde en matière de liberté économique, selon le classement du think-tank américain «Heritage Institute».
Face à ces critiques et l’ampleur de la crise, le gouvernement algérien semble avoir compris que des changements s’imposaient. D’ailleurs, le pays se penche sur les conditions à même d’améliorer l’environnement des affaires et de faire sauter les principaux obstacles à l’investissement étranger en Algérie.
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A ce titre, le vice-président de la puissante Sonatrach a souligné que l’Etat avait autorisé des cessions de participations dans les filiales du groupe au profit des investisseurs étrangers avant d'être recadré par la hiérarchie. C’est dire que le climat des affaires est loin d’être la priorité des dirigeants algériens, qui ont plutôt les yeux rivés sur les cours du baril de pétrole.