Alors que le peuple algérien est préoccupé par un contexte politique très tendu, avec le prolongement du quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika qui se profile, au-delà de la date-butoir du 28 avril, voici que, sur le plan économique, les mauvaises nouvelles arrivent et s'accumulent.
D'une part, la balance commerciale continue de se détériorier et d'autre part, le dinar est en train de perdre de sa valeur.
Ainsi, les chiffres les plus récents concernant le commerce extérieur font état d'une aggravation du déficit, laquelle a atteint, pour le seul mois de janviers 2019, un gap de 1,4 milliard de dollars. C'est nettement plus que l'écart enregistré en 2018, à la même période.
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Selon les données de l'administration des douanes algériennes, les exportations d'hydrocarbures sont en cause, puisqu'elles ne sont que de 2,14 milliards de dollars en janvier 2019, contre 3,58 milliards de dollars au premier mois de l'année dernière, soit une baisse de 40%.
Ce net recul des exportations en pétrole et en gaz est lié à un double effet de prix et volume. Ainsi, durant le mois de janvier, les cours du Brent n'avaient pas dépassé les 55 dollars, contre une moyenne proche de 70 dollars, un an auparavant. Mais il y a aussi un autre facteur qui explique la réduction des exportations: le déficit de la production algérienne, qui a tendance à s'accentuer.
Sur le registre du taux de change, le dinar algérien ne cesse de perdre de sa valeur. Ainsi, depuis plus d'une semaine, à Square Port Saïd, le marché noir de change, qui est, de fait le véritable marché de cotation des devises en Algérie, la monnaie locale s'est échangée au cours d'un euro pour 218 à 220 dinars.
Quant au billet vert américain, il s'achète désormais à 194 dinars. Il s'agit là d'un niveau record, qui dénote d'une incontestable perte de confiance en l'économie algérienne.
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Cette évolution du dinar est indubitablement liée au contexte politique, qui pousse les Algériens à se réfugier sur les devises étrangères.
D'ailleurs, les saisies en devises par les douaniers algériens se sont multipliées dans les différents postes-frontières du pays.
Pour compenser l'impact de ce manque à gagner sur le budget, le gouvernement algérien sera encore contraint d'activer la planche à billets.
Et tous ces évènements pourraient bien déboucher sur une inflation galopante, qu'il sera bien difficile de maîtriser.