Le gouvernement algérien auquel il reste encore quelques semaines de survie du fait de l’échéance électorale du 12 décembre, tient bec et ongles à son projet de loi sur les hydrocarbures, et ce malgré les contestations.
La raison de ce forcing gouvernemental tient au fait que le pays se trouve dans une situation complexe qui pourrait entraver l’avenir du pays, à savoir l’épuisement des réserves des hydrocarbures faute d’investissements dans la recherche et l’exploration.
Ainsi, selon le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, qui essayait de convaincre les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), près de 60% des réserves initiales d’hydrocarbures du pays sont déjà épuisées.
Une situation qui explique la baisse inexorable de la la production algérienne d’hydrocarbure, qui s’est établie à 140 millions TEP à fin septembre, contre 143 millions TEP à la même période de l’année dernière, soit un recul de 2,10%.
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La baisse de la production s'accompagne de celle des recettes tirées des hydrocarbures consécutive au recul du cours du baril de pétrole. Ainsi, à fin septembre 2019, les recettes se sont établies à 24,6 milliards de dollars contre 29 milliards de dollars à la même période de l’année précédente.
Au-delà de la baisse de la production, la vigueur de la croissance de la consommation intérieure, qui nécessite d’affecter des quantités de plus en plus importantes à la demande nationale au détriment des exportations, est aussi une source d'inquiétude pour le gouvernement.
En effet, grâce aux fortes subventions des hydrocarbures, qui font que les prix de ceux-ci figurent parmi les moins chers au monde, la demande intérieure ne cesse de croître à un rythme inquiétant de près de 7%, loin de correspondre à l’augmentation de la population et encore moins à l’industrialisation du pays.
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Une augmentation de la consommation qui est surtout synonyme de gaspillage d’une ressource presque donnée et qui fragilise les entreprises du secteur.
Ainsi, en fin 2018, l’ancien patron du groupe public de gaz et d’électricité, Sonelgaz, qui n’est autre que l’actuel ministre de l’Energie, annonçait que l’endettement de l’entreprise dépassait 1.650 milliards de dinars, soit plus de 14 milliards de dollars, à cause d’une politique de tarification du gaz et d’électricité, résultat des subventions visant à acheter la paix sociale. Des tarifs qui ne couvrent même pas le coût de revient de la production électrique assurée à hauteur de 99% par le gaz de la Sonatrach.
Du coup, pour ses investissements colossaux estimés entre 300 et 400 milliards de dinars par an, le groupe Sonelgaz est obligé de recourir à l’endettement.
Conséquence, le ministre a tiré la sonnette d’alarme. Si rien n’est fait, cette situation conduirait inévitablement à «un déficit structurel à l’horizon 2025-2030 entre l’offre et la demande sur le marché national», a souligné le ministre.
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En clair, pour répondre à une demande intérieure en énergie galopante, le gouvernement sera obligé de sacrifier les exportations. Or, celles des hydrocarbures représentent près de 95% des recettes extérieures globales en devises du pays.
En plus, si un tel scénario se produisait, l’Algérie ne pourra pas répondre à ses contrats gaziers envers ses clients étrangers, notamment Italie et l’Espagne, en cours de renouvellement.
Partant, la seule alternative crédible est l’augmentation de la production du pétrole et du gaz. Or, c’est exactement le contraire qui se produit actuellement avec l’épuisement continu des réserves des puits existants.
D’où l’impératif d’investir des montants colossaux en recherche et exploration pour découvrir de nouvelles réserves et accroitre la production des hydrocarbures.
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Pour la période 2020-2025, une enveloppe de 50 milliards de dollars est nécessaire rien que pour les activités de recherche et d’exploration.
Une manne colossale quand on sait que la conjoncture n’est pas favorable depuis 2015 avec la chute des cours du baril de pétrole et que le pays a vidé son fonds souverain et est en train d’épuiser dangereusement son matelas de réserves en devises.
C’est pour faire face à cette situation que le gouvernement algérien essaye, par tous les moyens, de faire passer la nouvelle loi sur les hydrocarbures dans le but de rendre l’Algérie plus attractive, et attirer davantage d’investisseurs dans le domaine de la recherche et de l’exploration.
Bref, pour le ministre, ce projet de loi est vital pour répondre à la demande intérieure forte et aux engagements contractuels gaziers envers les clients européens. Il permet aussi à la Sonatrach de partager les risques inhérents à l’exploration avec des majors du secteur des hydrocarbures qui disposent des expertises nécessaires en la matière.
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Reste que les Algériens ne sont pas très convaincus par les explications des drigeants qui ne sont pas légitimes à leurs yeux et qui ont fortement contribué à la dilapidation des ressources colossales engrangées par le pays lorsque le cours du baril de pétrole flambait. Bref, les autorités ont beau expliqué des vérités, le problème est celui de la confiance envers les dirigeants.