Air Algérie: un douloureux plan social en perspective

DR

Le 12/05/2020 à 12h10, mis à jour le 12/05/2020 à 12h12

Revue de presseAir Algérie risque de ne pas pouvoir voler après le déconfinement. Ses difficultés financières ont poussé sa direction générale à proposer aux employés une réduction de 50% des salaires. Ce que les syndicats ont refusé.

Compte tenu des difficultés financières de l'Etat, la compagnie Air Algérie ne peut pas attendre de subvention de la part du gouvernement comme cela a toujours été le cas en temps de crise. Aujourd'hui, la compagnie semble être au bord de la faillite et s'oriente vers un douloureux plan social qui devrait toucher la moitié des salariés, selon la presse, notamment le site d'information confidentiel Algérie Part

Il a d'abord été question du licenciement de 500 employés. Une proposition qui a évidemment été rejetée par les syndicats avant même qu'elle ne soit officielle. Il s'agissait en fait d'un ballon d'essai, d'une rumeur distillée par la direction générale de la compagnie pour mieux faire passer la pilule de la décision à venir auprès des salariés. 

En effet, le 7 mai, une réunion s'est tenue avec les syndicats pour leur proposer une ponction des salaires de 30 à 50% pour l'ensemble des employés. 

En d'autres termes, le management d'Air Algérie donne à choisir entre une réduction du salaire de chaque employé et le licenciement pur et simple d'une partie des salariés.

Les jours à venir pourraient, être marqués par une période d'instabilité pour la compagnie. Puisque, "pour des pilotes de ligne qui touchent 80 à 100 millions de dinars (6.200 et 7.800 dollars) en moyenne par mois, percevoir en temps de crise, 40 à 50 millions sans travailler, c’est une aubaine que personne ne refuserait", analyse le média algérien.

En revanche, pour la majorité du personnel navigant commercial (PNC) ou du personnel au sol, dont les salaires tournent autour de 400 à 1.200 dollars, la mesure ne passera pas, estime Algérie Part.

D'ailleurs, seul le Syndicat autonome de Pilotes (SAP) qui a donné son aval, alors que les syndicats des autres corps ont préféré tourner le dos à la direction générale de la compagnie. 

A l'heure où l'ensemble des pays touchés par la pandémie mettent en oeuvre une stratégie de déconfinement et où les vols internationaux sont sur le point de reprendre, Air Algérie pourrait bien avoir du plomb dans l'aile à cause de turbulences sociales en perspective. 

Il faut évidemment noter que si la compagnie envisage la réduction des salaires de 50% c'est parce que le gouvernement s'est imposé une cure similaire en réduisant de moitié ses dépenses de fonctionnement et d'investissement. C'est le même régime de diète qui a été imposé à la Sonatrach, une entreprise ayant toujours affiché une insolence financière sans pareil et qui se trouve actuellement confrontée à d'énormes difficultés.

Par Ismail Traoré
Le 12/05/2020 à 12h10, mis à jour le 12/05/2020 à 12h12