Le gazoduc Trans-Adriatique (TAP ou Trans-Adriatic Pipeline) vient d'entrer en exploitation courant novembre pour acheminer la production azerbaïdjanaise de Shah Deniz II vers l'Europe en passant par la Turquie. En effet, le TAP se connecte à un autre pipeline déjà en activité, en l'occurrence le Transanatolien (Tanap), qui dessert plusieurs pays.
La jonction est faite au niveau de la frontière entre la Turquie et la Grèce, ce qui offre l'opportunité de l'acheminer vers les marchés de plusieurs pays du sud-est européens. Outre la Grèce, il y a notamment l'Italie, l'Albanie, la Croatie, la Serbie, la Bosnie, avec des possibilités d'atteindre l'Autriche. Autant de pays, qui sont justement dans la cible algérienne quand ils ne sont pas déjà clients.
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La part de marché algérienne qui a sensiblement reculé à causse de l'agressivité de fournisseurs américains dans la partie ouest de l'Europe, va sûrement prendre un sérieux coup à l'est. Le poids du gaz algérien dans la consommatio globale européenne, qui était de 12,3% en 2019, pourrait sensiblement reculer. Car, faut-il le rappeler, les compagnies américaines sont devenues depuis le printemps derniers les premiers fournisseurs de l'Espagne.
En octobre dernier, un nouvel accord a été signé entre l'Espagne et l'Algérie, par lequel la Sonatrach a accpeté de baisser ses tarifs contrairement à ce qu'elle rechignait à faire. Mais toujours est-il que les fournisseurs américains ne quitteront pas pour autant ce juteux marché espagnol, y compris au détriment des prix et donc des intérêts de la Sonatrach.
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Malheureusement pour le producteur national algérien d'hydrocarbures, c'est exactement ce qui risque de se passer sur son marché est.-européen Les Italiens sitôt qu'ils recevront le gaz azerbaïdjanais commenceront à faire des siennes, en faisant jouer la concurrence pour faire baisser les prix. La Sonatrach n'aura d'autre choix que de se plier aux exigences de ses clients italiens, au risque de les perdre.
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En tout cas, il y a lieu pour les autorités algériennes de s'inquiéter concernant leurs recettes, surtout que la production n'est pas au mieux. Cette année, ce ne sont que quelque 41 milliards de mètres cubes qui seront exportés de l'aveu même du ministre alégrien de l'Energie, soit 2 milliards de moins qu'en 2019. De plus, la consommation intérieure algérienne ne cesse d'augmenter au rythme annuel de 5,3% et les installations continuent de vieillir. Il y a donc un effet ciseaux au détriment des exportations, lesquelles risquent de se faire chaque année à des prix de plus en plus faibles du fait de la concurrence qu'impose la politique européenne de sécurisation des approvisionnements énergétiques.