A l’instar des compagnies aériennes africaines et internationales, Air Algérie souffre des effets de la pandémie du Covid-19 qui a entrainé la fermeture des frontières des pays et cloué les flottes au sol.
N’ayant pas pu s’adapter à la nouvelle donne, à l’instar d’Ethiopian Airlines qui s’est ruée sur l’activité cargo et le rapatriement des ressortissants d’autres pays pour atténuer le manque à gagner, Air Algérie, a subi des pertes estimées à près de 40 milliards de dinars, soit 260 millions d’euros, depuis la suspension des vols commerciaux dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie du Covid-19.
Cette crise sanitaire vient aggraver la situation financière de la compagnie qui était loin d’être bonne depuis des années.
Pour y faire face, le management a décidé de prendre une série de mesures visant à réduire les dépenses. Ainsi, une coupe conséquente est opérée sur les salaires des employés de 30 à 50%. Toutefois, les employés ont opposé un niet catégorique aux dirigeants sur cette mesure. Or, les salaires constituent le poste de charges le plus lourd pour la compagnie.
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Autre mesure, le PDG d’Air Algérie a annoncé, lors d’une rencontre devant la Commission des transports et des télécommunications de l’Assemblée populaire nationale (APN), la suspension du programme de renouvellement de la flotte en raison des retombées économiques de la pandémie de Covid-19.
Ce renouvellement a été approuvé par le gouvernement en 2018. Celui-ci devrait se matérialiser par l’acquisition de 29 appareils entre 2019 et 2024.
Ces acquisitions devraient contribuer au renouvellement d’une flotte vieillissante composée de 56 appareils d’un âge moyen de 11 ans.
Toutefois, bien avant l’apparition de la pandémie, la compagnie faisait face à une crise financière aiguë qui l’empêchait d’entamer le renouvellement de sa flotte. L’Etat avait promis 2 milliards de dollars pour l’achat d’appareils modernes.
Avec la chute du cours du baril de pétrole, il s’est retrouvé lui aussi englué dans des difficultés financières l’obligeant à opter pour un budget d’austérité et en gelant plusieurs programmes d’investissement jugés non prioritaires dont notamment le renouvellement de la flotte d’Air Algérie.
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Enfin, concernant l’ouverture de nouvelles lignes souhaitées par le président Abdelmadjid Tebboune en ciblant l’Europe et l’Afrique dans l’optique de faire de l’aéroport d’Alger un hub, à l’instar de Casablanca pour Royal Air Maroc, le PDG d’Air Algérie a laissé entendre que de nouvelles ouvertures de lignes ne devraient concerner que la France et la Turquie où Air Algérie fait face à une rude concurrence et où le trafic de passagers reste important.
Face à cette crise financière, les salariés regroupés au sein des centrales syndicales demandent la reprise des vols internationaux pour éviter la faillite de la compagnie. Toutefois, les autorités algériennes n’ont concédé, pour le moment, que la reprise des vols domestiques.
En attendant, la compagnie table sur un soutien de l’Etat pour pouvoir redémarrer son activité à l’international après l’ouverture des frontières européennes qui s’annonce avec le début des campagnes de vaccination dans certains pays.