Des chercheurs du Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD) de l'université Alger 2 estiment que le rythme auquel le pays d'Afrique du nord continue d'importer des biens alimentaires n'est plus tenable, à cause de la baisse de ses revenus. Selon eux, l'Algérie figure parmi les 10 pays dans le monde qui dépendent le plus des importations pour nourir leur population.
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En effet, jusqu'à 55% de ses besoins alimentaires viennent de l'étranger et lui coûtent actuellement la rondelette somme de 8 milliards de dollars par an, depuis quelques années. Cela représente quelque 122% des recettes pétrolières du pays en 2019, dernière année dont les données ont été analysées. C'est un niveau sensiblement supérieur à celui des cinq années précédentes où la facture alimentaire représentait 19% de la manne pétrolière. Il s'agit donc d'une dégradation qui semble se poursuivre.
En tenant compte de la forte baisse des recettes pétrolières l'année dernière et du caractère incompressible des besoins alimentaires pour nourir les 44 millions d'Algériens, il va sans dire que la situation est encore plus décilcate. Car, faut-il le rappeler, en 2020 les recettes pértolières n'ont pas dépassé 22 milliards de dollars, ce qui signifie que, toutes choses étant égales par ailleurs, les importations de produits alimentaires représenteraient 36% du PIB algérien.
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D'ailleurs, en 2020, faute de devises suffisantes, l'Algérie a été contrainte de mettre à la diète sa popuplation, en essayant de réduire les importations de lait, de poissons, de pâtes alimentaires, voire de fruits.
Aujourd'hui, ce rythme d'importation de blé, d'huile, de viandes, de poissons ou encore de sucre, est devenu intenable, car c'est pour l'Algérie, vivre au-dessus de ses moyens que de se permettre autant de sorties de devises pour des produits aussi basiques dont la plupart peuvent être produits localement.
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Ce rapport a été, pour les chercheurs algériens du CREAD, le lieu d'interpeller le régime sur la nécessité de changer de paradigme face à la baisse continue des recettes pétrolières. En effet, la situation confortable qui prévalait au début des années 2020 et même jusqu'en 2014, a de faible chance de se reproduire, y compris actuellement avec un baril certes en hausse, mais qui reste en deçà des 70 dollars.
Trois solutions sont proposées par ces scientifiques pour sauver l'Algérie de la faim qui la guette. D'abord, il s'agit d'améliorer sensiblement la production agricole, ensuite réduire le gaspillage et enfin faire en sorte d'avoir d'autres sources de revenus que les seules hydrocarbures qui continuent de représenter jusqu'à 95% des recettes d'exportations et 72 de celles du Trésor public.