Un an après avoir annoncé en grande pompe le nouveau modèle économique, et face au constat d’échec sur toute la ligne, les autorités algériennes viennent de livrer aux Algériens un énième plan. Ainsi, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, présidé par Abdelmadjid Tebboune, le lundi 30 août 2021, un Plan d’action du gouvernement a été approuvé.
Il s’agit plutôt d’un programme qui s’articule autour de 5 axes fondamentaux: la consolidation de l’Etat de droit, la relance économique, le développement humain, la politique étrangère active et, enfin, la sécurité et la défense nationales.
Seulement, au niveau de la relance économique, principale priorité du gouvernement pour relancer une économie en berne depuis plusieurs années, les observateurs et économistes sont plus que déçus. Et pour cause, ce plan d’action est une litanie d’annonces de reformes dépourvu totalement de chiffres et d’objectifs.
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En gros, il prévoit notamment la modernisation du système bancaire et financier moribond dominé par les établissements publics, la réforme du secteur public marchand et la bonne gouvernance des entreprises publiques, l’amélioration de l’attractivité du climat des affaires, la garantie de la stabilité juridique et institutionnelle, la réforme du guichet unique en élargissant ses prérogatives, la consolidation de l’intégration du secteur informel, l’amélioration de l’exploitation du foncier économique, l’amélioration de l’agriculture et le développement des zones rurales, la promotion de l’industrie pharmaceutique, le lancement d’une véritable industrie cinématographique et l’approvisionnement des citoyens en eau sur l’ensemble du territoire national.
En clair, une année après l’annonce du nouveau modèle économique basé sur une économie productive, compétitive et pérenne, les autorités algériennes se cherchent encore une voie de sortie de crise.
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Et, malheureusement, ce plan d’action est dépourvu de chiffres et d’objectifs, hormis celui relatif à l’approvisionnement en eau potable de la population pour lequel les autorités se sont fixé un objectif d’augmenter les capacités nationales de stockage des eaux à 12 milliards de mètres cubes, contre 10 milliards de mètres cubes actuellement.
Cette situation dénote l’absence totale de vision stratégique de relance des autorités qui préfèrent se contenter des effets d’annonces pour faire semblant de faire bouger les lignes alors que la situation continue de se détériorer. Conséquence, les investisseurs étrangers que les autorités essayent d’attirer manquent de visibilité. Ainsi, en 2020, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Algérie ont baissé de 19%, par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 1,1 milliard de dollars, selon les données de la Cnuced.
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Une situation qui s’explique grandement par un climat des affaires qui est loin d’être attrayant pour les investisseurs étrangers et ce, en dépit des changements apportés au niveau de la règle dite des 51/49% qui fixe la participation maximale d’opérateurs étrangers dans le capital d’une société algérienne à 49%. Ce changement a limité le champ de cette loi aux seuls secteurs jugés stratégiques. Seulement, couvrant les secteurs pétroliers, gaziers, miniers,…ce sont presque tous les secteurs qui intéressent le capital étranger qui restent soumis à la règle des 51/49%.
Au-delà de cette règle, l’absence d’une vision industrielle claire tend à tuer l’industrie naissante. C’est le cas de l’automobile et de l’électronique où les fermetures d’unités continuent en l’absence de visibilité pour les opérateurs.
Quant aux investisseurs locaux, ils sont dans l’expectative depuis le déclenchement de l’opération main-propre ayant conduit de nombreux oligarques dans les geôles du gouvernement.
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Du coup, la relance n’est pas au rendez-vous sachant que l’Etat n’a plus les ressources nécessaires pour l’assurer à cause de la décrue des réserves en devises dans le sillage de la baisse du cours du baril de pétrole depuis 2014.
Pourtant, en août 2020, le président Tebboune avait lui-même annoncé la disponibilité d’une enveloppe de 12,5 milliards de dollars, auxquels 12 autres milliards de dollars pourraient être ajoutés. Malheureusement, depuis cette annonce, ce sont les défaillances d’entreprises qui se multiplient dans tous les secteurs, notamment au niveau de celui des BTP, mais aussi des nouveaux secteurs dont l’automobile, l’électronique, etc.
Quant à la réduction de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, annoncée en grande pompe par Tebboune en août 2020, comme annonce phare du nouveau modèle économique avec l’objectif de faire passer la part des hydrocarbures dans le total des recettes d’exportation de 95% à 80% en deux, aucun changement n’a été observé au terme de la première année. Les hydrocarbures et dérivés pèsent toujours plus de 95% des recettes d’exportation et plus de 50% des ressources budgétaires.
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En clair, avec ce plan de «Relance et renouveau économique», le gouvernement ne peut être jugé sur ses résultats du fait de l’absence d’objectifs chiffrés. Pourtant, le contexte semble être plus favorable pour le gouvernement du Premier ministre et argentier du pays Aïmene Benabderrahmane, qui a des marges de manœuvre avec l’évolution favorable du cours du baril de pétrole qui évolue au-dessus des 70 dollars, alors que le budget 2021 du pays est construit sur l’hypothèse d’un baril à 40 dollars.