Hier, mercredi 13 mai dans l'après-midi, c'est dans la plus stricte intimité familiale que Idir, la légende de la Kabylie, a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, comme l'avait annoncé la presse il y a une semaine.
L'auteur de "A Vava Inouva", emporté par une longue maladie avait finalement choisi, selon un communiqué diffusé la veille par sa famille, de ne pas être enterré en Algérie. Un choix, qui se comprend. La blessure infligée aux enfants du pays par le régime s'avère souvent inguérissable.
En effet, “bien que son souhait de toujours fût d’être enterré dans son village natal, il (Idir) a, au fil du temps, exprimé auprès de ceux, auxquels incombe l’accomplissement douloureux de ses obsèques, la volonté de se faire inhumer en France, auprès de ses enfants”, a écrit la famille de Hamid Cheriet.
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Selon l'hebdomadaire Jeune Afrique, des démarches avaient néanmoins été engagées auprès des autorités algériennes qui n'avaient pas répondu favorablement.
Il faut dire qu'Idir a vécu pendant 39 longues années en exil en France avant de revenir, le temps d'un concert en Algérie, en janvier 2018. Il n'avait, alors, pas hésité à dire tout le mal qu'il pensait des dirigeants algériens qu'il avait accusés de mener une politique raciste et d'exclusion contre les Kabyles.
"Je n’ai pas voulu venir avant, parce que j’ai été victime d’une idéologie un peu stupide qui tendait à exclure tous ceux qui ne ressemblent pas à ceux qui l’ont instaurée", déclarait-il à cette occasion, devant une forêt de micros et de caméras de télévision. Et d’ajouter que: "politiquement, il s’est passé des choses qui m’ont blessé (...) dans les actes, dans les paroles, car on a toujours fait de moi quelqu’un qui ressemblait à un Algérien à part", essentiellement à cause de sa tendance à revendiquer son identité berbère et kabyle.
Visiblement, cette blessure saigne encore, pas seulement chez le défunt enfant prodige de la Kabylie, mais aussi chez de nombreux Algériens qui vivent en exil, à cause de cette idéologie d'exclusion du régime.
Idir, lors de sa visite en Algérie en janvier 2018, après 39 ans d'exil: