Vidéo. Algérie: cacophonie autour d'un cinquième mandat de Bouteflika

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Le 05/02/2018 à 13h25, mis à jour le 05/02/2018 à 13h25

VidéoDjamel Ould Abbès a appelé l'ensemble des membres du Front de libération nationale (FLN) à ne plus évoquer un cinquième mandat. Mais, visiblement, ceux qui sentent leurs intérêts menacés refusent de suivre cette directive.

Il faudra que les partisans d'Abdelaziz Bouteflika accordent leurs violons à propos d'un éventuel cinquième mandat du président algérien pour l'élection prévue l'année prochaine. Cette possibilité déchaîne les passions au sein de la nomenklatura. Samedi 3 février, Djamel Ould Abbès, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a appelé les partisans de la formation présidentielle à ne pas évoquer le fameux cinquième mandat.

Il n’y a qu’en Algérie que cette éventualité ne choque pas, puisque Bouteflika est malade. Ses apparitions à la télévision sont aussi rares qu’inquiétantes. Plus aucun Algérien ne l’a entendu prendre la parole depuis plusieurs années. Son entourage fait tout pour que l’Algérien lambda accepte cette situation et s’en satisfasse. Pour beaucoup d’apparatchiks du régime, Bouteflika au pouvoir signifie le maintien d’un statu quo garantissant le partage du pouvoir. Alors, cela coule de source: un cinquième mandat est une sorte d’assurance-vie pour l’entourage du président.

Le lendemain de la déclaration de Djamel Ould Abbès, dimanche 4 février, un député membre du FLN n’a pas tardé à le défier en publiant une longue liste de personnalités influentes qui soutiennent le cinquième mandat. Baha Eddine Tliba a en effet annoncé la création d’une "Coordination pour le soutien au cinquième mandat de Bouteflika", rapporte le site Toutsurl’Algérie. "Deux ex-Premiers ministres, Abdelaziz Belkhadem et Abdelmalek Sellal, l’ancien secrétaire général du FLN Amar Saâdani ou encore des ex-ministres comme Hamid Grine et Ouali Abdelkader" font partie des soutiens figurant sur la "liste Tliba".

Pour le moment, les personnes citées n’ont pas encore réagi, mais aucun démenti officiel n’a été apporté. Cela permet de maintenir le doute.

Tout ceci montre à quel point les caciques du régime algérien s’accrochent au pouvoir. Car au final, tout ce beau monde n’a qu’un seul but. Les crieurs publics montrent par leurs déclarations respectives leur parfaite soumission à ceux qui parlent à la place de Bouteflika.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/02/2018 à 13h25, mis à jour le 05/02/2018 à 13h25