On se doutait que les caisses de l'Etat algérien étaient vides, mais on ne savait pas qu'elles l'étaient au point que le Trésor public cherche à se décharger du financement des écoles primaires. C'est "l'homme des sales besognes", surnom d'Ahmed Ouyahia, qui l'a avoué le 22 février en répondant à une question orale. Selon lui, "la situation financière du pays ne permet plus de prendre en charge les écoles primaires".
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L'Algérie, 40,6 millions d'habitants, compte près de 19.000 écoles primaires, lesquelles absorbent le plus gros du budget, estimé à 709 milliards de dinars, soit 6,22 milliards de dollars au taux de change actuel. Ouyahia estime que désormais, il appartient aux collectivités locales de suppléer l'Etat en supportant les frais de fonctionnement des écoles. Le Premier ministre algérien ne dit pas comment procéderont les communes les plus pauvres de l'intérieur du pays pour garantir à tous les Algériens une éducation équitable.
En Algérie, ils sont peu nombreux à s'étonner d'une déclaration qui intervient dans une contexte de forte baisse du budget de l'Education. En effet, en 2017, il était de 746 milliards de dinars (6,78 milliards de dollars), soit 560 millions de dollars de plus qu'en 2018. Pendant ce temps, le budget de l'armée recule à peine et se situe encore à 1.118 milliards de dinars. Ce qui interroge sur les priorités du gouvernement Ouyahia.
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