Vidéo. Algérie: la crise parlementaire s'envenime

Le 16/10/2018 à 11h03, mis à jour le 16/10/2018 à 11h06

VidéoEn Algérie, le blocage des travaux parlementaires prend une nouvelle dimension avec l'interdiction faite à Saïd Bouhadja d'accéder à ses propres bureaux au sein de l'Assemblée nationale populaire. Si cette situation se poursuit, la dissolution du Parlement sera l'unique voie de recours.

Où est donc Abdelaziz Bouteflika que Saïd Bouhadja a plusieurs fois invité à se poser en arbitre entre lui et les députés de la majorités? Ce mardi 16 octobre, c'est la principale question que se posent les Algériens, qui ont été stupéfaits de découvrir que l'entrée du Parlement a été bloquée par les élus du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratqiue (RND). Leur objectif est d'empêcher Saïd Bouhadja d'accéder à son bureau de président de l'Assemblée nationale populaire (ANP). 

Actuellement, la situation est en train de partir dans tous les sens et pourrait devenir hors de contrôle. En effet, Djamel Ould Abbès, en sa qualité de secrétaire général du FLN, a officiellement demandé à la commission de discipline du FLN, le parti présidentiel, de prendre des sanctions contre son désormais adversaire politique. Pourtant, théoriquement, la voie la plus simple aurait été de s'adresser à Bouteflika. Sauf que Saïd Bouhadja a pris l'entourage du chef de l'Etat à son proppre jeu, ce qui a le don de les énerver. 

A ce rythme, il ne serait pas étonnant que les élus FLN et RND en viennent aux mains contre Saïd Bouhadja. Car, les actions qu'ils mènent contre lui sont non seulement contreproductives, mais surtout contraires à la loi.

Aujourd'hui que Saïd Bouhadja a la certitude qu'Abdelaziz Bouteflika n'est pas en mesure de l'appeler ou de s'entretenir avec lui dans sa résidence médicalisée, rien ne pourra le faire fléchir. Il a d'ailleurs affirmé, de manière ferme, qu'il ne tenait pas à démissionner, puisque l'action des députés de la majorité était illégale. 

Ce qui est sûr, c'est que la situation ne devrait pas s'arranger alors que le pays devrait adopter sa Loi de finances 2019. Dans les conditions actuelles, on pourrait s'acheminer, in fine, vers la disoolution du Parlement, l'unique solution pour décanter la situation.

Certes, Ahmed Ouyahia, conscient du fait que les députés de son parti en particulier, et de la majorité en général, auront des difficultés à se faire réélire, a exclu cette option. D'autant que cela pourrait l'affaiblir face à ses alliés du FLN.

Cependant, pour l'entourage de Bouteflika, de nouvelles élections législatives pourraient présenter l'avantage de repousser un peu plus l'échéance de la présidentielle 2019. Finalement, tout ceci est bien compliqué, mais cela ressemble fort à un jeu de dupes. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 16/10/2018 à 11h03, mis à jour le 16/10/2018 à 11h06