Algérie: après l'Assemblée, un nouveau coup de force se prépare au Sénat

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Le 16/01/2019 à 12h58, mis à jour le 17/01/2019 à 09h52

Revue de presseAprès avoir éjecté Saïd Bouhadja du Perchoir, les responsables du parti de Bouteflika veulent désormais le départ de Abdelkader Bensalah qui, lui, appartient à la formation politique du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Une nouvelle crise s'annonce au Parlement algérien. Les détails.

Une grave crise couve actuellement au sein de la Chambre haute du Parlement algérien. En effet, selon la presse algérienne, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, pourrait subir un sort identique à celui de Saïd Bouhadja, le désormais ex-président de l'Assemblée nationale populaire (ANP).

Ce dernier, faut-il le rappeler, a été purement et simplement éjecté du Perchoir en novembre dernier, après un long bras de fer qui l'a opposé aux élus de son parti, le Front de libération nationale (FLN). 

La crise en question s'est manifestée par le report, à une date indéterminée, de l'installation des nouveaux membres du Conseil de la Nation, du reste récemment élus. Suite à l'élection de ces sénateurs, le 29 décembre dernier, la majorité avait basculé au profit du parti de Bouteflika, alors qu'elle était, jusque-là, entre les mains du parti du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. 

En coulisses, on fait courir cette rumeur: ce report s'explique par un changement intervenu dans la liste du tiers des membres que le président Bouteflika doit nommer. Mais en réalité, le FLN ne veut plus de Abdelkader Bouhadja, qui est, lui, issu du parti du Rassemblement national démocratique (RND). 

Dans l'entourage présidentiel, les caciques du régime et certains membres du parti présidentiel, le FLN, il n'y a actuellement pas de consensus sur le maintien à son poste ou non de celui qui est, de facto, le numéro 2 de l'Etat algérien, dans l'ordre protocolaire.

Selon les médias algériens, depuis qu'ils ont remporté les élections sénatoriales, les responsables et les élus du FLN sont tentés de fragiliser leur alliance avec le RND. 

Pour le moment silencieux, Abdelkader Bensalah ne veut pas alimenter une éventuelle polémique sur ce sujet pourtant brûlant. Désire-t-il ainsi adopter une stratégie différente de celle de Saïd Bouhadja, qui, en son temps avait fait plusieurs sorties médiatiques tonitruantes pour dénoncer les manoeuvres dont il faisait l'objet, et qui ont abouti au coup de force de son éviction? Cette discrétion sera-t-elle payante pour l'actuel président du Sénat algérien? Pas sûr... 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 16/01/2019 à 12h58, mis à jour le 17/01/2019 à 09h52