Algérie: saisie de tous les passeports diplomatiques

DR

Le 28/03/2019 à 14h33, mis à jour le 28/03/2019 à 16h17

Revue de presseAprès les interdictions de sorties, les sécuritaires ont ordonné la saisie de tous les passeports diplomatiques délivrés au cours des 10 dernières années. Cette décision cible les hommes politiques et leurs familles lesquels, en cette période de fin de règne, deviennent des porteurs de valises.

Après la mesure d'interdiction de sortie du territoire algérien qui a touché plus d’une centaine d’hommes politiques et des milieux affaires, les autorités sécuritaires algériennes viennent, selon le média observalgerie.com, qui a donné cette information en exclusivité, d’ordonner la saisie de tous les passeports diplomatiques délivrés au cours des dix dernières années.

Outre les diplomates et les membres de leur famille, cette décision concerne également tous ceux qui disposent de ce laissez-passer diplomatique.

Pourquoi une telle décision? Il s’agirait là d’une réponse des dirigeants, notamment du cercle proche du nouvel homme fort du régime, le général-major Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne, de faire face aux transferts illégaux de devises par des oligarques algériens proches du régime, qui craignent la fin du système qui leur a tout donné et qui craignet aussi, et par-dessus tout, tout particulièrement des règlements de comptes.

Cette saisie des passeports et autres laissez-passer oblige désormais tous les diplomates concernés de subir les fouilles de la police des frontières et de la douane dans tous les aéroports et les postes frontaliers d'Algérie.

De même, leurs bagages seront dorénavant passés au scanner, ce qui n'était pas le cas auparavant. 

Avant cette décision, les titulaires de passeports diplomatiques et autres documents de laissez-passer embarquaient directement à bord de leur avion, par exemple, par passer par la case de la fouille et sans que leurs bagagesi ne soient scannés, ce qui leur permettait de sortir des devises en toute quiétude.

Selon le site algérien, «la police algérienne des frontières aurait reçu une information selon laquelle certains fils et proches des diplomates algériens feraient passer des sommes d‘argent colossales en euros et en dollars US pour des hommes d’affaires, des PDG et des hommes politiques».

Des sommes importantes ont d’ailleurs été saisies au cours de ces derniers mois par les douaniers algériens, au niveau des aéroports et des postes frontaliers du pays.

Cette fuite de devises concerne surtout des destinations comme Dubaï, Istanbul, etc.

Toutefois, face aux rumeurs sur ces sorties illégales de devises, la Banque d’Algérie a émis un communiqué, mardi 26 mars dernier, pour rassurer le public en soulignant que «les informations portant sur la fuite des capitaux vers l’étranger ne sont que des rumeurs».

Cette décision intervient après une autre interdiction, de sortie du territoire algérien, cette fois-ci, infligée à plus d’une centaine de dirigeants politiques et d’hommes d’affaires, proches du régime. Elle concerne notamment Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), le patronat algérien, et l'un des soutiens du régime en place.

Par Karim Zeidane
Le 28/03/2019 à 14h33, mis à jour le 28/03/2019 à 16h17